Or, les premières approches gouvernementales n'incitent guère à l'optimisme du côté des employeurs qui voient poindre les perspectives de lourdes augmentations des charges imputables dans leurs comptes d'exploitation.
Comme le rappelle opportunément le Syndicat national de la restauration thématique et commerciale, l'accumulation des décisions déjà prises et des mesures envisagées pour le financement des retraites ou le rejet de la 'TVA sociale' risquent de peser d'autant plus lourdement sur les secteurs à forte intensité de main d'oeuvre comme l'hôtellerie et la restauration.
Et parmi les pistes examinées pour rétablir l'équilibre de nos comptes sociaux, la suppression de l'exonération de charges patronales sur les heures supplémentaires, la réduction des allègements de charges plafonnées dorénavant à 1,5 fois le smic, l'augmentation des cotisations retraites vont impacter également le pouvoir d'achat des salariés, ce qui n'est certainement pas l'objectif du Gouvernement.
Au-delà de toutes les annonces fondées sur le louable souci de retrouver un mode de fonctionnement équilibré de la protection sociale, c'est le développement de l'emploi qui risque d'être entravé, y compris dans les secteurs qui ont démontré ces derniers mois leur capacité à embaucher au-delà d'une conjoncture fortement dégradée.
Ainsi, les métiers de l'hôtellerie et de la restauration, depuis le passage du taux de la TVA à 5,5 % - devenu 7% en janvier -, ont rempli leur 'contrat d'avenir', tant par le nombre de postes créés que par les conditions de rémunérations notablement améliorées au terme de négociations laborieuses entre partenaires sociaux.
Il n'est donc que temps pour les représentants de la profession de faire valoir leurs arguments auprès des pouvoirs publics, avec quelques chiffres symboliques : depuis trois ans, l'hôtellerie-restauration a créé en solde net près de 40 000 emplois par an. Et selon une étude de l'Insee de juin 2012 consacrée à la consommation en France, les hôtels, cafés et restaurants représentaient un chiffre d'affaires de 79 milliards d'euros en 2010, alors que l'achat d'automobiles s'élèvait à 40 milliards pour la même année. Or, la sollicitude des pouvoirs publics pour la profession ne semble pas à la hauteur de ce résultat.
Publié par L. H.