À l’automne 2023, McDo a fait parler de lui en affichant deux menus à prix mini : le menu McSmart à 5 €, composé de deux sandwichs au choix (cheeseburger, p’tit wrap ranch ou McFish Mayo), d’une petite frite et d’une petite boisson, et le McSmart + à 6 €, plus copieux (un sandwich, une frite et une boisson moyennes).
De son côté, Del Arte multiplie les initiatives. L’enseigne de restauration italienne crée en septembre 2022 les Deal Arte : une offre à petits prix avec des plats à 7,90 € et des desserts à 3,50 €. L’établissement de Nanterre (Hauts-de-Seine) sert aux étudiants, depuis 2023, des menus à 6 €, comportant une pizza Margarita ou un sandwich, ainsi qu’un dessert. Dernière opération en date : le Menu deal, disponible tous les midis en semaine, pour 9,90 €. Lancé en janvier, il comprend un plat au choix (pizza della mamma, pizza bolognese, pizza margarita ou pasta pomodoro), accompagné d’un dessert (cioccobanana, panna cotta, petits choux) ou d’une boisson. “Le Menu deal vient en réponse au contexte économique marqué par l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat”, explique Sandrine Brohan, directrice marketing chez Del Arte. “Un Français sur trois prévoit de diminuer sa consommation alimentaire à cause de l’inflation, selon l’édition 2024 du baromètre de l’Institut Wavestone”, enchérit le service communication de la marque.
Dans ce cadre, “l’enjeu est de continuer à séduire les consommateurs, en véhiculant une image d’accessibilité tarifaire. On voulait aussi redynamiser le midi en semaine, qui représente 40 % de notre activité et qui est en recul depuis le Covid et la généralisation du télétravail”, souligne Sandrine Brohan. Le Menu deal s’avère d’ores et déjà “très encourageant” : “Ce menu est très bien reçu et se vend bien. Il permet de conquérir de nouveaux clients. Nous espérons qu’il permettra aussi d’augmenter la fréquence de visite de nos clients, mais nous n’avons pas encore assez de recul pour analyser cette donnée”, poursuit-elle.
Rentabiliser les coûts fixes
Nicolas Nouchi, président de Strategeat, corrobore cette démarche : “Dans ce contexte de crise affirmée, le consommateur rentre moins dans le point de vente. La première chose à faire, c’est donc de redresser le trafic. Et la meilleure façon d’attirer le client, c’est d’avoir une offre ‘access’ attractive, bien calculée - même si on va être sur des coefficients de marge inférieurs à la moyenne -, pour susciter de l’intérêt. Pour la restauration traditionnelle à table, un plat du jour entre 12 et 14 € peut représenter une offre d’accès, par exemple.” L’objectif n’est donc pas forcément de viser une forte rentabilité engendrée par des volumes conséquents, mais “de rentabiliser les coûts fixes, l’espoir étant que le client se lâche un peu en consommant un liquide ou une denrée supplémentaire.”
Publié par Violaine BRISSART