Installée depuis dix-huit ans avec son mari, Olivier, à Ansouis (Vaucluse) dans leur restaurant La Closerie, Delphine Alemany a été récompensée cette année par le prix de l’accueil et du service du guide Michelin. Son époux tient les fourneaux et régale avec trois menus (40, 60 et 80 €), tandis qu’elle gère la salle de 25 couverts avec sensibilité, élégance et la farouche volonté “de faire plaisir aux clients tout en nous faisant plaisir.” Surprise par cette récompense qu’elle a reçue en direct, à Paris, elle souligne “ un moment exceptionnel dans une vie professionnelle, un prix qui vient saluer notre travail qu’on a toujours fait avec notre cœur”.
Formée à l’école hôtelière de Toulouse où elle a combiné un BTH accueil, réception, gouvernante avec un CAP restauration, très rapidement, elle identifie son attrait pour les métiers de la salle. Passée par l’Oustau de Baumanière (Bouches-du-Rhône) où elle apprend la rigueur, puis le Château de l’Arc à Fuveau (Bouches-du-Rhône) où elle rencontre son mari, elle a également travaillé à l’hôtel Intercontinental à Genève (Suisse) en tant qu’assistante maître d’hôtel puis assistante du directeur des achats. “Après dix ans de travail, notre rêve était d’avoir notre restaurant ensemble avec Olivier.”
“Je ne joue pas, je suis moi-même”
En 2003, ils ouvrent donc leur restaurant, La Closerie, en plein cœur du Luberon. “Nous avons eu, dès le début, un très bel accueil de la clientèle locale. C’était important pour nous car nous voulions un restaurant ouvert à l’année.” Au fil des ans, Delphine Alemany, avec naturel et simplicité, fidélise sa clientèle : “Je ne joue pas, je suis moi-même. 80 % de nos clients sont des habitués, je les accueille chez nous, chez Delphine et Olivier.” En 2013, dix ans après l’ouverture, ils reçoivent une étoile Michelin.
Arts de la table, accueil, service, “on fait simple”, commente-t-elle. “On est une petite maison, il faut trouver un compromis pour pouvoir garder des tarifs sages et rester accessibles.” Avec une assistante en salle et un apprenti en formation, Delphine Alemany transmet le plaisir du travail, naturellement. “On a la chance de faire un métier varié, c’est fondamental qu’il y ait l’envie de faire plaisir et de se faire plaisir. Cela se fait naturellement, par mimétisme. ” Elle transmet aussi le savoir de sa cave, qu’elle connaît bien, et la culture du vin.
“Le plus difficile à trouver c’est une harmonie entre l’accueil, le lieu et la proposition que l’on va faire aux clients. Avec les années et l’expérience, on s’affine pour que tout soit cohérent, on arrive à ce que tout soit en accord”, considère Delphine Alemany. Un équilibre qui repose aussi sur la conciliation entre vie de famille et vie professionnelle, en préservant des jours de repos, “pour se nourrir d’autre chose, en dehors du métier qui est passionnant mais très prenant. C’est grâce à ça qu’on a pu durer”.
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Publié par Marie TABACCHI