Les assurances se sont défilées. Pionnier sur le front de la protestation contre leur attentisme, Stéphane Jégo, le chef-patron de l’Ami Louis à Paris, l’a très bien expliqué dans les médias : “Quand tu appelles ton assurance, il y a toujours une raison pour ne pas prendre en charge la perte d’exploitation.” Sa pétition, sur Change.org, ‘Sauvons nos restaurants et nos producteurs’, a totalisé 135 000 signataires en un mois. Est-un hasard ? Non, c’est l’expression du désarroi des professionnels. Stéphane Manigold, président du groupe Eclore (cinq restaurants), passe à la vitesse supérieure en assignant son assureur devant le tribunal de commerce de Paris, estimant que le refus de prise en charge des pertes d’exploitation est “irrégulier”. Selon Le Parisien, une cinquantaine de restaurateurs sont aujourd’hui en passe de demander à la justice de se prononcer sur les incohérences ou contradictions qu’ils ont relevées dans leur contrat.
En parallèle, les chefs médiatiques sont montés eux aussi au créneau et multiplient les interventions sur les plateaux de télé et dans les journaux pour interpeller les assurances. Pour Philippe Etchebest, même si elles ne peuvent pas payer l’intégralité des pertes d’exploitation, “les assurances doivent trouver des fonds et indemniser les entreprises devant assurer le minimum vital pendant la fermeture”. Même revendication de la part de Michel Sarran, qui renchérit sur l’urgence de la situation : “Les assurances envisagent un groupe de travail pour réfléchir aux prochaines pandémies. C’est une blague ? La pandémie, c’est maintenant ! Il faut des lois et taper du poing sur la table !” Toute la profession, syndicats et associations compris, compte bien sur une prise de conscience et un véritable effort de la part des assurances. Combien de temps pourront-elles encore faire la sourde oreille ?
Edito Covid19 assurance perte d'exploitation
Publié par Nadine LEMOINE
mardi 21 avril 2020