« Samedi, ça a été le choc ! Et première question, qu’est-ce qu’on fait avec nos frigos pleins ? C’est en partant de cette interrogation que l’on a décidé de faire de la vente à emporter et comme on a une demande alors on continue », dit Laurence Roux. Laurence et Gilles Roux sont installés à Dunières et ses 3000 habitants en Haute-Loire. L’Hôtel de 11 chambres peut rester ouvert mais il est vide. La dernière réservation a été annulée. Le restaurant d’une capacité de 50 places assises est à l’arrêt (ticket moyen : 35 euros en semaine, 65 euros le we). Ils ont dû mettre leurs six salariés en chômage partiel. La vente à emporter n’est pas tout à fait nouvelle pour eux qui, à l’année, ont mis en place une formule (une carte par saison) qui apporte un petit complément de revenus.
Communiquer et trouver des clients
A l’initiative de leur fille, ils mettent un message sur Facebook : « Vous avez rêvé d’avoir Uber Eats à Dunières et ses alentours, c’est désormais possible grâce au coronavirus et au restaurant La Tour ». Les habitués du restaurant, dont une belle clientèle d’affaires, sont prévenus également par téléphone ou par mail. Première déception, les clients des entreprises, qui auraient pu basculer sur la vente à emporter, ne vont plus travailler car leur entreprise est fermée. La bonne surprise vient de la clientèle locale qui comprend la démarche et fait même preuve de solidarité. Laurence et Gilles Roux, seuls en cuisine, se fient aux réservations et fixent la limite à 40 menus.
Quelle formule ?
Gilles Roux compose une formule du marché à 15 euros : entrée + plat + dessert présentés en bocaux. Le menu de la semaine est communiqué sur Facebook. Mercredi 18 mars, c’était macédoine de légumes et jambon cul noir, blanquette de lieu au safran et riz basmati, mousse au chocolat ativao et poires. Sur chaque bocal, la date de fabrication, la DLC et les conseils pour réchauffer le plat.
Prévoir la transmission des plats mais pas du virus
« Nous avons mis du gel désinfectant à disposition des clients avant même qu’ils ne passent la porte. On leur demande de rester sur la partie moquette près de l’entrée pendant que je vais chercher la commande. Je la dépose sur le comptoir, puis je me mets en retrait, précise Laurence Roux. J’attends qu’ils prennent les plats et laissent l’argent ou le chèque, encore très employé chez nous. C’est plus compliqué avec la carte bleue… mais nous faisons très attention ».
« Pour nous, Il est important de travailler !
Laurence et Gilles Roux ont commencé la vente à emporter pour ne pas perdre les produits et ne baissent pas les bras car il y a une demande. « Quand les infirmières à domicile qui sont débordées nous disent : « Surtout n’arrêtez pas ! », ça nous encourage car on sait que ça les aide ». Et l’avenir ? « Est-ce que les gens vont se lasser ? Que va-t-il se passer ? Personnellement, je ne crois pas à la reprise au 15 avril. Mais pour nous, Il est important de travailler ! Même psychologiquement », dit Laurence Roux qui ajoute : « Cela fait 25 ans que nous travaillons. Les banques nous ont confirmé qu’elles nous suivront. Je pense à ceux qui viennent de se lancer ou qui ont des trésoreries hyper fragiles... ».
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Publié par Nadine LEMOINE