Vous aviez le 14 mars, 2 apprentis et une employée polyvalente restaurant et hôtel ? Comment s’est passée la mise au chômage partiel ?
Patricia Valette : Le restaurant étant fermé et l’hébergement au point mort, nous avons effectivement dû mettre notre personnel au chômage partiel dès le début du confinement. J’ai fait ma demande le 17 mars. Et comme vous le savez, pour l’enregistrement, il faut un code que je n’ai reçu que le lundi 23. Ensuite, je n’arrivais pas à saisir les données, ça se coupait sans arrêt. Sur le site, il y a un numéro d’assistance que je n’arrivais pas non plus à joindre. Je suis restée des heures en attente alors que c’est compliqué quand vous avez des personnes qui cherchent à vous joindre. J’ai mis deux jours à les joindre. Ca fait long. La personne au téléphone m’a aidée à la mise en place du dossier. Il a fallu que j’efface l’historique de mon ordinateur qui semble-t-il, bloquait le système. J’ai passé beaucoup de temps avant d’arriver à ce que tout soit bien enregistré. Et ce n’est que le jeudi 2 avril que j’ai reçu l’autorisation nécessaire au comptable pour éditer les feuilles de paye, sachant qu’il y a encore le problème des 39 heures qui n’est pas résolu. Pour le prêt de trésorerie, c’est en cours mais la comptable qui nous suivait n’est plus dans le cabinet et la personne qui a repris notre dossier ne nous connaît pas. Dans le contexte actuel, la moindre démarche, tout prend des proportions fatigantes, auxquelles on ne s’attend pas.
Vous conservez toutefois un peu d’activité avec la vente à emporter ?
L’hôtel est ouvert sans clients. Je me suis inscrite pour l’accueil des soignants mais nous sommes trop éloignés d’un centre hospitalier. Nous habitons sur place et faisions déjà de la vente à emporter. Nous sommes à la campagne, ça fait plaisir aux gens de pouvoir manger des choses un peu différentes et cela nous permet, à mon mari qui est en cuisine, et à moi qui s’occupe habituellement de la salle et de l’accueil, de garder un rythme de travail.
Comment gérez-vous ce poste de vente à emporter ?
Nous avons appris comme tout le monde en plein service qu’on devait fermer à minuit. Le dimanche 15 mars, j’ai mis sur Facebook des plats à emporter pour ne pas gâcher. Nous avions des barquettes. Mais depuis, nous dressons sur assiette et il suffit pour les personnes de les réchauffer au micro-onde ou au four. C’est un vrai service à l’assiette. Je les place dans des panières en plastique. Les gens viennent les chercher et nous les rapportent. J’ai organisé ça de telle manière que la distanciation et les gestes barrière soient évidemment bien respectés. La première semaine on a instauré un choix de deux plats par jour allant de 9 à 15 euros selon la recette. On a fait 300 euros la première semaine. Je me suis dit à l’époque que ça allait au moins payer la facture d’eau… On tourne à 800 euros la semaine désormais. J’ai une boulangerie en face de l’établissement et j’y met en vitrine des assiettes testes pour montrer aux gens les plats.
Et la suite ?
C’est la première année de notre existence professionnelle où nous n’avions plus d’emprunt. On va repartir sur des emprunts et la reprise va sans doute être très compliquée. La seule certitude, c’est que nous fermions traditionnellement 15 jours en juillet et que nous allons devoir restés ouverts, je ne sais pas comment nous allons gérer ça avec le personnel.
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Publié par Sylvie SOUBES