“Mieux que l’hôtel, le camping urbain !”, affiche sans ambages Nantes Camping sur la page d’accueil de son site internet. Cet établissement municipal 5 étoiles, installé dans la cité des ducs de Bretagne, dispose de deux arguments de taille pour capter la clientèle d’une hôtellerie plus classique : une ouverture à l’année et une localisation périurbaine. Ce positionnement géographique concerne 9 % des 8 000 campings français soit un peu plus de 700 sites en France. “Nous avons un arrêt de tram face à l’entrée. On peut venir chez nous sans voiture et résider à la fois en ville et dans la nature. On a besoin de la clientèle d’affaires pour ouvrir de nouvelles lignes. Il faut rentabiliser la facture d’électricité d’un camping ouvert à l’année. Le col blanc doit être travaillé en demi-pension avec un petit déjeuner, livré par exemple. Notre clientèle a vraiment évolué lorsque nous avons commencé à faire du ‘pricing’. Il nous manque encore un espace de coworking, et à faire connaître la capacité des campings de recevoir désormais comme à l’hôtel même pour des très courts séjours”, explique Luc Bonnaud, directeur salarié de ce site aux 145 emplacements.
À Paris, Huttopia CityKamp, installé dans le bois de Boulogne, non loin de la porte Maillot, se présente aussi comme une alternative aux hôtels classiques avec ce slogan ‘Plus économique qu’un hôtel dans Paris, aussi confortable et bien plus nature’. “Nous sommes une bulle de verdure tout confort reliée à Paris par les transports”, s’enthousiasme Clémentine Massat, directrice marketing du groupe Huttopia.
Une expérience nouvelle
“Les campings ont développé des services qui se rapprochent de ceux de l’hôtellerie traditionnelle, même ceux situés en zone rurale : faire les lits, par exemple, ce qui n’était pas dans notre ADN. Auparavant, un client n’imaginait pas venir chez nous pour trois jours avec ses draps, son huile et son moulin à poivre. Pour le même prix, le client peut avoir un hébergement deux fois plus grand qu’une chambre d’hôtel avec une terrasse et un espace pour garer sa voiture devant. Le camping n’est pas forcément mieux que l’hôtel, mais c’est une offre différente, une expérience nouvelle”, argumente Olivier Lachenaud, patron de la chaîne Camping Paradis, qui regroupe 90 franchisés.
“Je ne crois pas que nous soyons concurrents des hôtels. Nous sommes plutôt complémentaires”, résume Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Pour autant, même en zone excentrée des villes, Xavier Castillan, propriétaire du Camping d’Herbelon à Treffort (Isère) voit des collègues convertir de nouveaux publics au plein air : “Certains accueillent des professeurs en déplacement, des ouvriers envoyés sur des chantiers, des VRP et même des étudiants véhiculés qui recherchent un cadre de vie plus convivial, sans concession sur le prix, le confort et avec la possibilité de recevoir ses amis, ses collègues ou sa famille !” Un constat valable aussi pour le tourisme thermal où les campings accueillent de plus en plus de clients des hôtels au point de convaincre Eléonore Guérard, qui dirige la Chaîne thermale du Soleil, d’investir dans l’ouverture de trois sites d’hôtellerie de plein air, une révolution dans les usages du thermalisme longtemps centré sur l’hôtellerie traditionnelle, les résidences hôtelières et les locations saisonnières.
Publié par Francois PONT