Situé à proximité d'une zone industrielle et d'un axe très passant, Le Mas de Peynier vise les actifs avec ses formules déjeuner. Mais face à une fréquentation irrégulière, l'établissement se résout vite à ouvrir ses portes soir et week-end. "Pour se démarquer de la concurrence qui servait surtout des grillades et de la pizza, on a mis les fondues à la carte. Cela marchait bien dans notre ancien restaurant, et puis on avait vu qu'un établissement aixois proposait ça et était plein tout le temps", explique Patrick Glénat.
La recette ne prend malheureusement pas, et les dettes s'alourdissent : "On a surembauché au début, ma femme étant enceinte. Les salaires et les charges, cela nous a plombés", poursuit-il.
Une carte refondue
Les Glénat tentent tout : "les formules du midi avec un café offert, une carte de fidélité avec 10 € de réduction, la communication internet, la distribution de flyers…" Rien n'y fait, l'activité demeure en dents de scie. Cauchemar en cuisine sera leur dernier recours.
Sur les conseils de Philippe Etchebest, les fondues passent donc à la trappe (à l'exception d'un repas spécial par mois), et le menu est entièrement… refondu. Désormais, Le Mas de Peynier mise sur une cuisine traditionnelle régionale (daube, pieds paquets…), une carte ultra-courte, des suggestions hebdomadaires, et une politique axée sur le frais et le fait maison. Seuls les prix restent inchangés, avec une formule déjeuner (entrée, plat, dessert) pour 16 €, et un menu à 26,50 €, en soirée et week-end.
"Un tsunami"
L' "effet télévision" fait le reste. "Pendant la diffusion, j'ai pris plusieurs centaines de messages. Ça a été un tsunami. Le restaurant a été complet pendant trois mois, midi et soir, avec 60 couverts. On était prêt à encaisser le choc, on avait pré-recruté du personnel. On est ensuite repassé dans l'émission en février 2016, on a pu montrer notre foie gras ou notre magret maison... Chaque rediffusion nous amène un coup de boost pendant une quinzaine de jours. Il y a même des gens qui sont venus de Belgique et de Suisse !", se réjouit Patrick Glénat.
L'établissement gagne ainsi en visibilité, affichant 3 500 contacts sur Facebook et 6 000 adresses dans son fichier client. Mais surtout, Cauchemar en cuisine a remotivé le couple. "On fait en moyenne 20 ou 30 couverts, on a des habitués, on arrive à payer ce qu'on doit pour le mois et à rembourser un peu notre retard... On ne peut toujours pas se permettre de fermer le week-end et le soir, ni même de se prendre plus d'une semaine de vacances par an. On n'est pas tiré d'affaire, d'autant que la crise perdure et que de nouveaux établissements de restauration ont ouvert sur la zone… Mais mentalement, on va mieux, on ne broie plus du noir. Cela nous a réconfortés de voir que des gens étaient à l'écoute de nos besoins", sourit Patrick Glénat.
Publié par Violaine BRISSART