"Attention arnaques !" Voilà le titre d'un avis le concernant posté sur le web que découvre, effaré, Hervé Montoyo en août 2013. "Comme tous les commerçants, je surveille les commentaires sur Internet afin de pouvoir rectifier. La liberté d'expression est sacrée, mais on ne peut pas être jeté ainsi en pâture, s'indigne le cuisinier languedocien. En 2009, j'ai repris le restaurant Le Chat qui rit, à Reynès. Je suis Maître restaurateur. À ce titre, je suis soumis à un audit tous les quatre ans avec contrôle de l'utilisation de produits frais, des factures, du registre du personnel, du respect des normes. Alors, je ne peux pas accepter que l'on me traite d'arnaqueur. C'est dévastateur !" Dès la publication du commentaire, l'ancien collaborateur du chef étoilé Michel Sarran réunit ses quatre employés : "Il fallait identifier un éventuel problème en salle et rapprocher le pseudo du détracteur avec les noms figurant sur le carnet de réservation. En vain."
Le restaurateur bientôt face à son corbeau ?
Convaincu de la malveillance du propos, le restaurateur demande, sans succès, au site internet de retirer l'avis. Hervé Montoyo saisit alors son avocat pour mettre en demeure le site de transmettre les éléments d'identification du calomniateur. "Je n'ai pas de désir de vengeance, je veux juste rencontrer cette personne pour comprendre", précise-t-il. Le tribunal de commerce lui donne raison treize mois plus tard. Le site s'exécute. Les informations transmises à l'avocat déclenchent alors un travail de fourmi, toujours en cours : "C'est long. Le commentaire a pu être posté d'un internet café, il s'agit d'atteindre avec certitude la bonne personne", confie le plaignant qui n'aura cependant pas eu à régler d'onéreux frais de justice grâce à une protection juridique renforcée et le soutien de l'Umih, dont il assure la présidence dans sa région. Depuis la médiatisation de son affaire, le restaurateur est très sollicité : "J'ai reçu plus d'une centaine de courriers : des soutiens mais aussi des demandes d'information sur la procédure." Dans quelques semaines Hervé Montoyo obtiendra les conclusions de la bouche de son conseil avec peut-être la possibilité de rencontrer son détracteur, si ce dernier l'accepte. Dans le cas contraire, une nouvelle procédure pourrait être diligentée. "Uniquement si mon avocat le recommande", précise Hervé Montoyo.
Publié par Francois PONT
mercredi 22 avril 2015