On prédisait que les réunions d’affaires auraient du mal à se remettre de la tourmente liée au Covid, mais l’année 2022 montre qu’elles ont encore de beaux jours devant elles. L’activité Mice (pour Mice, Incentive, Conferences, Exibitions/Events : réunions, séminaires, conférences, évènements) affiche une belle santé en 2022, détaille une étude réalisée par le cabinet d’études Coach Omnium et le groupe 1001 Salles. Les prestataires d’événements sont majoritaires (57 %) à observer une hausse de la demande en Mice en 2022 par rapport à 2019, rebond qui s’explique par “l’envie de vraies réunions physiques”, parallèle à l’essor du télétravail.
Et lorsque les entreprises se réunissent hors de leurs locaux, elles optent deux fois sur trois (67 %) pour les hôtels, alors qu’ils ne représentaient que 40 % lors de la dernière étude réalisée en 2019, mais 91 % en 2005. Les 4 étoiles (ou assimilés) qui sont les plus demandés par 66 % des entreprises, suivis des 3 étoiles (38 %). Un choix qui s’explique “pour des raisons d’image, de niveau de prestations et de confort, quitte à négocier les tarifs”, explique Coach Omnium. Les hôtels de luxe sont surtout réservés par les secteurs de la finance, du consulting et du luxe. Quant à l’hôtellerie économique (avec salles), elle n’est quasiment jamais demandée, sauf lorsqu’il n’existe pas d’hôtel de milieu de gamme dans la destination.
Les hôtels indépendants se font une place
Les chaînes intégrées ne correspondent plus à la première préférence des entreprises pour y tenir leurs séminaires. Seuls 25 % des organisateurs interrogés par Coach Omnium indiquent privilégier les chaînes hôtelières (ils étaient 45 % en 2008), contre 75 % qui n’ont pas de préférence par rapport aux hôtels indépendants. Ils sont nombreux à dire que ces derniers ont su mettre en place une offre professionnelle et que le côté plus original de leur établissement les séduit souvent davantage. Les chaînes ont toutefois encore “l’avantage de la capacité - en salles comme en chambres”. Les châteaux et lieux de caractère remportent également une bonne adhésion de la clientèle professionnelle, grâce au dépaysement et au charme qu’ils procurent, avec un tiers de la demande. Toutefois, les ‘lieux de réception divers’ (salles polyvalentes, restaurants, espaces de conférences…), sont adoptés toujours ou parfois par deux tiers des commanditaires.
Les manifestations organisées sont en grande majorité des réunions et séminaires, avec néanmoins une bonne reprise des conventions et des congrès. Les séminaires de stimulation et motivation (incentive) sont également en forte augmentation depuis la fin de la pandémie de Covid. La taille moyenne des manifestations ne dépasse pas 100 participants dans 87 % des cas, et est de moins de 50 personnes dans 51 % des cas. Côté tarifs, 68 % des prestataires interrogés facturent en moyenne moins de 100 € en journées d’études par jour et par participant, et 56 % sont à moins de 200 € en séminaires résidentiels. Des prix qui dépendent des périodes de réunions, juin et septembre-octobre étant les plus demandés, donc les plus chers.
Des clients plus exigeants mais de bonnes perspectives
Autres évolutions relevées par Coach Omnium : les prestataires se plaignent des délais raccourcis pour les demandes de devis, de la réduction à la fois du nombre de participants mais aussi des budgets liés aux événements professionnels. Les clients demandent également plus de souplesse dans les conditions d’annulation et de report, et négocient davantage les prix et les prestations. Enfin, La préoccupation en matière de responsabilité sociétale et environnementale est de plus en plus d’actualité lors de l’organisation d’événements, puisqu’un organisateur sur deux l’évoque comme une demande régulière ou occasionnelle et que 73 % des prestataires interrogés s’y lancent de plus en plus. D’autant plus que “écologie rime souvent avec économies, ce qui n’est pas pour déplaire aux gestionnaires”, précise le cabinet d’études. Concernant les prévisions pour 2023, les prestataires sondés à 48 % que leur activité sur ce marché sera au moins aussi bonne qu’en 2022, sinon encore meilleure pour 41 % d’entre eux, et seulement 11 % craignent un recul. Des perspectives positives donc, malgré le contexte inflationniste et les récents mouvements sociaux.
Publié par Roselyne DOUILLET
jeudi 25 mai 2023
jeudi 25 mai 2023
jeudi 25 mai 2023
jeudi 25 mai 2023