Apprentissage : le pour et le contre

Les contrats d'apprentissage et de professionnalisation sont parfaits pour préparer un diplôme, tout en ayant une expérience de terrain. Si les avantages sont multiples, il existe quelques contraintes liées au statut.

Publié le 18 décembre 2019 à 12:09


Longtemps mal perçu et assimilé à une voie de garage, l’apprentissage pourrait avoir définitivement la cote à l’avenir. Pour preuve, un chiffre : en juin dernier, le pays recensait 458 000 étudiants apprentis - un record - contre 280 000 en 2015.  La réforme de l’apprentissage, qui prendra effet le mois prochain, devrait d’ailleurs accentuer la tendance.

Barrière d'âge repoussée à 30 ans, financement simplifié et garanti, aide au permis de conduire… Une vingtaine de mesures ont été prises pour attirer encore davantage de jeunes vers l’apprentissage. “Sur les dix dernières années, j’ai observé une évolution constante du nombre de candidatures, confirme Jean-François Tostivint, responsable du CFA Médéric à Paris. Pour 1 200 demandes, nous n’avons chaque année que 400 places à offrir. C’est pourquoi nous prévoyons de doubler nos effectifs d’accueil dans les cinq ans à venir.”

Quel est le secret de cette embellie soudaine ? Si la formule séduit tant, c’est avant tout parce que l’alternance booste l’employabilité des jeunes sur le marché du travail. En effet, quoi de mieux pour apprendre un métier, qu’alterner cours théoriques à l’école et expérience salariée sur le terrain.

 

L’intelligence de la main

Le taux d’insertion dans l’emploi (c’est-à-dire, la chance de décrocher un emploi six mois après un diplôme en alternance) a d’ailleurs bondi de 3 points en un an, pour atteindre 74,5 %. Dans un monde où le chômage est monnaie courante, voilà une très bonne nouvelle. “Quand l’apprenti sort d’alternance, il a l’intelligence de la main, il est immédiatement opérationnel”, joute M. Tostivint. “L’apprentissage est aussi un excellent moyen de gagner rapidement en autonomie et en maturité”, ajoute de son côté Maxime Martin, élève en première année de bac pro cuisine à Médéric.

Si les jeunes y trouvent leur compte, les entreprises aussi. Ces dernières transmettent leurs méthodes de travail et disposent d’une main d’œuvre qui ne leur coûtent finalement pas très cher. En contrepartie, il n’est pas vain de rappeler que l’établissement employeur a l’obligation d’accompagner l’étudiant en alternance tout au long du parcours. En effet, le jeune recruté n’est ni stagiaire, ni intérimaire.

“Son recrutement doit se faire avec sérieux, ses missions doivent être bien définies et en rapport avec sa formation, rappelle sans détour Ismaël Menault, directeur général de l’école de Paris des métiers de la table (EPMT). Pour cela, le maître d’apprentissage, tout comme le tuteur à l’école, doivent s’impliquer.” En clair, sacrifier une partie du temps à l’apprenti. A contrario, ce statut implique de la part de l’étudiant des responsabilités et des contraintes en matière d’horaires. 

Faute de quoi, “tout peut capoter“ : aujourd'hui, 27 % des contrats d’apprentissage sont rompus avant leur terme, soit plus de 75.000 contrats chaque année.

 

Une double vie, un double agenda

Souvent présenté comme un remède miracle, l’apprentissage n’est pourtant pas qu’un long fleuve tranquille. Il existe ainsi quelques difficultés inhérentes au statut. Parmi celles-ci, il y a d’abord le manque cruel de valorisation des filières en apprentissage. Autre difficulté, s’adapter au double rythme, a fortiori quand on est âgé d’à peine 15 ou 16 ans.

Les horaires en entreprise sont lourds et le rythme de travail très intense”, analyse Raphaël Briolin, en deuxième année de BTS à l’EPMT, qui ‘’ne regrette absolument’’ pas son choix pour autant. ”Certains voient l’alternance comme une solution de facilité, alors que c’est tout le contraire, on a presque une double vie, un double agenda”, abonde Chloé Tanchoux, en première année de BTS.

Face à cela, des professionnels préconisent un parcours mixte : une première année en formation initiale, suivie d’une seconde en alternance. ”Mais pour cela, il faudrait s’allier à l’Éducation nationale”, conclut M. Tostivint. Autres contraintes, trouver une entreprise qui accueille un postulant dans les temps, ou encore les fins de contrats. Parfois frustrées, les entreprises avouent en effet regretter de voir certains jeunes formés s’en aller, une fois la période d’apprentissage achevée.

 

#JeanFrançoisTostivint# #Médéric#  #IsmaëlMenault# EPMT


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Publié par Mylène SACKSICK



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