L’audit, le premier pas pour remédier aux difficultés d’un établissement

‘Nous exploitons, mon épouse en salle et moi-même en cuisine, un restaurant traditionnel de 40 couverts en Bourgogne. Nous semblons toujours à court de trésorerie et pensons ne pas être performants. Nous songeons à faire faire un audit, et souhaiterions connaître son coût, et savoir si cela était stressant, compliqué et efficace. Nous aimerions également savoir comment un audit se déroulait.”

Publié le 06 avril 2023 à 13:05

 

Le fait de demander un audit est la preuve de votre lucidité car en anticipant des difficultés actuelles ou à venir, vous prenez les devants, ce qui est le premier pas pour remédier à ces difficultés.

  • Quel est le coût d’un audit ?

Le coût va de 0 € à l’infini ! Certes, il y a un investissement initial à consacrer à l’audit mais, dans tous les cas, ce montant devrait être très nettement inférieur aux gains qui en découleront, donc il sera de 0 €

A contrario, si vous ne faites pas l’audit, le coût peut se révéler exponentiel : si rien n’est fait et si l’entreprise sombre, doit faire face à un redressement et éventuellement à une liquidation, le coût est total, et même doublé à travers la perte du fonds de commerce, sans compter le coût humain destructeur. Dans ce cas, le coût est incalculable.
La personne qui va vous accompagner doit vous fournir une idée assez précise des gains potentiels si vous rectifiez le tir. Évidemment, chaque cabinet a sa propre grille de facturation. Il faut demander plusieurs devis et surtout des références à ces cabinets avant de vous engager.

 

  • Le stress de l’audit

Soyons très clairs : la réalité d’un audit sur le terrain n’est nullement de la téléréalité. Vous êtes déjà fragilisés, vous achever ne servirait à rien ! L’audit devrait toujours être un moment de confidentialité professionnelle entre vous et l’auditeur, non pas de l’exhibitionnisme pour plaire aux spectateurs, confrères ou collègues.

L’auditeur ne devrait jamais se comporter en tant que juge, critique ni messie. Il devrait être comme votre médecin généraliste, un confident qui ne critique jamais la façon vous avez attrapé telle ou telle maladie ou infection, à l’écoute attentive, qui ausculte avec précision et prescrit un traitement efficace.

Certes, après le diagnostic initial, l’auditeur vous dira nécessairement la vérité de la situation en identifiant les causes possibles. Cette étape peut parfois paraître violente mais, si elle bien menée, elle devrait vous motiver à devenir acteur dans votre propre guérison.

C’est lors de cette phase que la complicité devrait s’installer, ce qui est souvent le cas. Ensuite et dans la continuité, votre nouveau partenaire devrait vous indiquer les étapes à suivre pour rétablir la situation. Donc, en effet, un audit peut être stressant, mais c’est un stress positif.

  • Pas de complexité particulière

Comme toujours, la préparation favorise la réussite. Normalement, il sera nécessaire de fournir vos comptes annuels (détaillés et non pas la liasse fiscale) depuis deux ans ainsi que quelques informations sur le nombre de services effectués, ainsi que le nombre de couverts servis pour établir le taux d’occupation du restaurant. Ces éléments clés vont permettre de déceler si le manque de rentabilité émane d’une gestion défaillante ou d’un marketing inadapté pour adapter ensuite le traitement.
Il sera également nécessaire de fournir vos cartes, menus, carte des boissons ainsi que les familles qui figurent dans votre Z de caisse. Finalement, il est nécessaire de communiquer une liste la plus exhaustive possible des produits achetés, solides et liquides, avec les prix d’achats actuels.

  • Comment un audit se passe-t-il ?

Chaque cabinet aurait son propre protocole et méthodes. À titre d’exemple, il peut se dérouler en trois parties.

    • En amont à distance

- une analyse de vos chiffres comptables et commerciaux pour estimer le manque à gagner et pour confirmer le retour sur l’investissement du prix de l’audit ;
- la préparation des outils qui seront mis en place pour le futur contrôle de gestion (mercuriale et tableau de bord) une fois sur site.

    • En présentiel sur site (compter normalement deux jours)

- une présentation détaillée des failles éventuelles dans le fonctionnement actuel de l’établissement ;
- l’identification des causes éventuelles des dérives ;
- la présentation des préconisations rectificatives ;
- la mise en place des outils, protocoles et méthodes adaptés.

    • En aval à distance

- le contrôle mensuel de la performance pendant un an

 

  • Efficace : cela dépend

Il est toujours possible d’amener un cheval à l’eau mais il n’est jamais garanti que le cheval va boire. L’efficacité de l’audit va surtout dépendre de votre implication. Faire venir un conseiller pour l’écouter sans suivre ses préconisations ne sert à rien en dehors de créer des coûts supplémentaires. En revanche, le fait d’avoir confiance dans ses conseils et surtout de les appliquer sera la clé de voûte de l’efficacité.

 

  • Le premier pas : oser

Les objectifs d’un audit sont simples : identifier les failles, préconiser des remèdes, accompagner la guérison, investir dans une action rentable dans la durée.

Naturellement, l’acteur principal de l’audit devrait toujours rester vous-même car, suite à un audit efficace, vous devriez devenir autonomes et plus performants.

Le premier pas, c’est d’oser ! Se faire auditer est toujours une étape difficile à franchir. N’ayez pas peur, vous ne passez pas devant un tribunal, vous allez normalement vous faire accompagner par un conseiller expérimenté, à votre écoute, capable d’apporter des solutions pragmatiques, simples et surtout de bons sens. Beaucoup de ceux qui l’ont déjà fait ne le regrettent nullement.

 


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Publié par Christopher TERLESKI



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