Le seuil de rentabilité (ou chiffre d’affaires critique) représente le montant du chiffre d’affaires pour lequel le résultat est nul (ni bénéfice, ni perte).
Il s’agit :
- d’une donnée prévisionnelle pour le créateur d’entreprise
- d’un indicateur de rentabilité pour le repreneur.
- Méthodologie pour déterminer le seuil de rentabilité
La méthodologie peut s’appuyer sur les 4 C : connaître, classer, calculer, chiffrer.
- Connaître le chiffre d’affaires hors TVA (il ne sert à rien de prendre en compte le chiffre d’affaires TTC car la TVA n’est pas un enrichissement pour l’entreprise puisqu’elle doit reverser cette taxe à l’État).
- Classer les charges (à partir de la balance des comptes) en deux catégories :
- charges variables, par exemple : achats de marchandises, achats de matières premières, les commissions sur moyens de paiement (carte bleue), frais de sous-traitance…) ;
- charges fixes, par exemple : loyers, abonnements, assurance (des locaux, responsabilité civile…), redevances de crédit-bail de véhicules et/ou de télévision et/ou de matériels, dotations aux amortissements, intérêts des emprunts, rémunérations versées du personnel permanent + charges sociales patronales, honoraires de certains conseillers permanents, tels les experts comptables, avocats… - Calculer la marge sur coût variable en déduisant du chiffre d’affaires HT, le montant des charges variables. La marge sur coût variable devra être la plus élevée possible.
La marge sur coût variable divisée par le chiffre d’affaires se nomme ‘taux de marge sur coût variable’. - Chiffrer le résultat par différence entre la marge sur coût variable et le montant des charges fixes. Ce résultat est celui qui préfigure un bénéfice ou une perte dans le compte de résultat.
Remarque : dans un compte de résultat il y a les produits et les charges. Par simplification, on ne prendra en considération que le chiffre d’affaires pour les produits ; les charges seront classées en deux groupes (charges variables et charges fixes).
2. Mode de calcul du seuil de rentabilité
La formule à appliquer :
Seuil de rentabilité = charges fixes ÷ taux de marge sur coût variable.
3. Le point mort
Le seuil de rentabilité est un chiffre d’affaires. Il est exprimé en valeur (quantités × un prix). On peut également l’exprimer en jours, ce que l’on nomme alors ‘point mort’.
Le chef d’entreprise peut connaître à quelle période de son exercice comptable, ce chiffre d’affaires critique est réalisé et faire des comparaisons par rapport aux périodes précédentes.
Deux restaurants peuvent avoir le même chiffre d’affaires, mais le point mort peut être de six mois pour l’un et de onze mois pour l’autre, ce qui rend la seconde affaire beaucoup plus vulnérable.
4. Intérêt de connaître le seuil de rentabilité
C’est un élément essentiel du business plan. Il peut être considéré comme :
- un montant minimum à atteindre. Le chef d’entreprise doit élaborer un plan d’action commerciale pour dépasser cette base.
- un seuil évolutif. Il faudra le recalculer après chaque évolution des charges fixes à la hausse ou à la baisse.

Publié par Jean-Philippe BARRET