Un psychologue à l’écoute des collaborateurs
« J’ai 55 ans et je reçois des candidats qui en ont 25. On n’a pas le même regard, pas le même langage ni les mêmes préoccupations qu’on avait à leur âge. On ne se comprend pas bien or il faut comprendre ce qu’ils attendent de nous. On a vraiment tournés le management vers eux. Je leur dis : si vous venez chez nous pour une autre raison que toi-même, ça ne sert à rien. Ne viens pas travailler pour moi mais pour toi ! Viens chercher ce que tu veux dans l’entreprise.
Nous avons une psychologue qui vient deux fois par semaine pour les rencontrer. C’est à leur demande et l’entretien est confidentiel. Elle les conseille et les incite à ouvrir le dialogue avec la personne la plus à même de les aider dans l’entreprise ».
La prise de conscience des environnements
« J’ai été éduqué avec une gestion d’entreprise qui vise la satisfaction de l’actionnaire, du client et du personnel. Or il y a une face cachée de ce triangle, ce sont les environnements. On passe alors à d’une vision triangulaire à une vision quaternaire du restaurant. En prenant en compte nos environnements (de travail, sociétal, écologique, culturel…), cela permet d’anticiper les ennuis qui pourraient vous tomber sur le coin du nez et de satisfaire le principal acteur de la réussite de l’entreprise, ceux qui travaillent en son sein ».
Tolérance zéro
« On a aussi mis en place la tolérance zéro avec action immédiate du management. Si le moindre collaborateur a une parole ou un geste déplacé, la sanction tombe immédiatement. Même avec des gens très importants dans l’entreprise. Il faut du courage pour faire ça. On a fait partir l’un de nos piliers en cuisine, parce qu’il n’avait un comportement adapté. Il était pourtant un acteur fort de la créativité en cuisine, mais il faut être capable de le remplacer immédiatement.
Planning participatif
« On a mis en place un truc qui fonctionne bien : le planning participatif. Chaque semaine, les employés formulent leurs préférences et annoncent leurs contraintes personnelles sur le planning. L’entreprise prévaut évidemment mais on fait le maximum pour être à l’écoute et parvenir au meilleur compromis. Et cela fonctionne ! »
Former les cuisiniers au management
« Dans les faits, ce sont les meilleurs cuisiniers qui managent la cuisine. La technicité et le savoir-faire priment par rapport au management. C’est aussi parce qu’ils sont très bons que les autres ont envie d’apprendre d’eux. Mais il faut mettre en place l’accompagnement et la formation pour éduquer le jeune chef à manager une équipe et les conduire au succès. A nous, propriétaire ou entrepreneur de les former au management ».
Publié par Nadine LEMOINE
mardi 5 décembre 2023