Après un report de plusieurs jours, le restaurant flottant installé au Prado a pu commencer à accueillir son public et ce jusqu'au 18 septembre. L'organisateur Bruno Hameurt reconnaît s'être battu plus que jamais pour que l'événement ait bien lieu. "C'était plus compliqué de créer une île éphémère avec trois mètres de profondeur que d'organiser les Dinners in the Sky à Paris ou à Monaco. La commission de sécurité n'était pas favorable à ce que l'île soit totalement au milieu de l'eau. Pour ne prendre aucun risque, nous avons modifié les plans et amarré l'île à un ponton. La Mairie de Marseille a tout fait pour que l'événement ait lieu. Il y a ici une vraie attente que l'on parle de cette ville autrement. L'écart entre ce que l'on dit de Marseille dans les médias et ce que je vis ici en ce moment est énorme."
Une louche à la mer
L'événement accueille des duos de chefs et bartenders de talent. Pour le dîner gastronomique assis du 11 septembre, la capacité a été légèrement réduite, et les chefs ont travaillé sur le ponton afin de dresser devant les 37 convives, arrivés en bateau au moment du coucher de soleil. Les conditions étaient bien sûr peu confortables pour un dîner en six services imaginé ce soir-là par les deux chefs Jean-Michel Lorain (La Côte St Jacques, Joigny (89)), et Lionel Levy (Alcyone, Intercontinental Hôtel Dieu, Marseille (13)). Mais ces deux étoilés sont toujours partants pour ce type de challenge : "Il faut se mettre en danger de temps en temps ! s'amuse Jean-Michel Lorain, ça me rajeunit de faire ce type d'opération".
Heureusement, les techniques d'aujourd'hui permettent d'assurer plus facilement la qualité d'un repas de haute volée en extérieur, comme la cuisson sous vide à basse température du Bar légèrement fumé au caviar de Jean-Michel Lorain. Et pour dresser par nuit noire le Consommé de bouille-abaisse, poissons de roche cuits et crus de Lionel Levy, les torches des téléphones portables étaient bienvenues pour vérifier les assiettes. Seul bémol pour cette soirée romantique, la louche du chef est tombée à la mer.
Publié par Anne GARABEDIAN