Il suffit de visionner les images amateurs tournées lors du naufrage du Concordia pour comprendre le rôle déterminant de l'équipage lors d'un accident sur un navire de croisière. Ce sont bien les serveurs et les stewards qui ont guidé et assisté les passagers. "Le Certificat de formation maritime hôtelière [CFMH, NDLR] qui sanctionne le programme de six mois dispensé à l'Association de formation pour la coopération et la promotion professionnelle méditerranéenne [ACPM, NDLR] est reconnu par les Affaires maritimes et plébiscité par les recruteurs car il permet aux stagiaires d'acquérir toutes les notions de sécurité et de connaissance de l'environnement d'un bateau. C'est bien dans ce domaine que se singularise un marin-hôtelier", clame Mylène Chassang, la directrice de l'ACPM qui porte ce projet depuis 2010.
"Cette formation me tient particulièrement à coeur même si elle a été compliquée à monter. Pour concevoir le contenu pédagogique du programme, nous nous sommes basés sur un référentiel des Affaires maritimes de 1993 jamais mis en pratique. Après trois années expérimentales, nous avons aujourd'hui un diplôme reconnu par les autorités maritimes et un carnet d'adresses d'armateurs qui offrent de solides atouts pour embarquer à l'issue de la formation", explique celle qui fut également officier de la marine marchande.
"Pour les personnes sans emploi et non indemnisées, la Région offre une indemnité et nous pouvons résoudre les problèmes de logement pour les élèves qui viennent de loin car nous disposons de chambres et de studios", précise Mylène Chassang, qui dirige le centre depuis cinq ans. La force de l'ACPM réside dans ses équipements : "Nous avons à la fois un plateau technique hôtelier et un autre maritime."
De la pâtisserie et des cours de cordage
De novembre 2013 à mai 2014, une quinzaine de stagiaires pourront suivre la quatrième édition du CFMH : "C'est une formation longue qui peut représenter un handicap dans un contexte de course à l'emploi. En outre, les candidats doivent avoir au minimum un CAP voire un bac pro et disposer de bases en anglais", explique Emmanuel Ernoult, le coordinateur des formations hôtelières à l'ACPM. "Nos stagiaires sont initiés à la météo, aux règles de barre - se repérer sur une carte -, au fonctionnement des machines, au cordage. Pour la partie hôtelière, il y a des différences sur l'organisation - travailler dans un espace réduit et mouvant -, la gestion - ravitaillement, stockage - et la nécessité de polyvalence", s'enthousiasme Emmanuel Eroult, qui affirme : "Avec le CFMH, nos stagiaires pourront ensuite travailler sur n'importe quelle mer et embarcation."
Publié par Francois PONT