L’Espagne, l’Italie, la Grèce ou encore la Tunisie subissent de plein fouet la faillite de Thomas Cook. Dans la péninsule ibérique, pas moins de 500 hôtels seraient menacés de fermeture immédiate, selon la Confédération espagnole des hôtels et des logements touristiques. Quelle est la situation de la France ? “Nos collègues espagnols, italiens et grecs sont très inquiets, ils demandent des reports de TVA. Ce n’est vraiment pas notre cas”, rassure Franck Trouet, conseiller à la présidence du Synhorcat.
L’annonce de la faillite de l’opérateur est tombée le 23 septembre dernier. Une chance pour l’Hexagone. “À cette époque, Thomas Cook organise l’arrière-saison des touristes anglais en Espagne, alors que la saison est terminée en France. Si c’était tombé en décembre, à la veille des vacances d’hiver, ou en juin, cela aurait été beaucoup plus problématique pour les hôteliers et les résidences de tourisme français. Ils auraient peut-être connu la même hécatombe. C’est lorsque le marché est plat que l’on donne plus volontiers un gros allotement”, analyse Laurent Duc, président de l'Umih Hôtellerie.
Des hôteliers français moins dépendants
Les professionnels français rechignent toutefois à confier une part trop importante de leur chiffre d’affaires à un seul opérateur. Le Club Med, pionnier des villages-clubs français, indique par exemple que Thomas Cook et son réseau intégré d'agences de voyages ne représentent que 4 % de son volume d'affaires dans l'Hexagone. “C’est une tradition en France de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Près de 60 % des réservations se font en direct avec l’hôtelier, sans l’intermédiaire d’un tour opérateur. De plus, les hôteliers français privilégient la diversité des canaux d’approvisionnement. Autrement dit, ils ont recours à plusieurs opérateurs ou à des sites de réservation en ligne”, observe Franck Trouet.
À l’inverse, en Espagne, de nombreux établissements affichent plus de 30 % de leurs réservations via Thomas Cook, certains dépendant même à 100 % du voyagiste. “En France, les hôtels ne sont plus des lieux de long séjour, contrairement à l’Espagne, où la durée des séjours est quasiment deux fois plus importante“, renchérit Laurent Duc.
Dans l’Hexagone, les acteurs interrogés se montrent donc rassurants, même si aucun chiffre n’est pour l’instant disponible. “Il est trop tôt pour évaluer les pertes ou les manques à gagner. On connaîtra tout cela dans quelques mois”, avance Laurent Duc.
Publié par Violaine BRISSART