Pire qu'un feuilleton de l'été, l'harmonisation des terrasses du centre-ville de Lille aura connu maints épisodes avant de se conclure par un 'happy-end'. Alors que les premiers équipements sont installés, Dany Deleval présidente de l'Umih Lille, et Alain Mailleux, président des Cafetiers Umih Lille, ont tenu à montrer leur satisfaction concernant l'aboutissement de ce dossier qu'ils ont porté durant deux ans et demi d'âpres négociations avec la municipalité. L'enjeu : l'harmonisation des terrasses du secteur historique. L'objectif : supprimer les parasols publicitaires ou bariolés, les pare-vent disgracieux et les terrasses qui empiètent sur la voie publique, dans un secteur touristique et patrimonial. Une charte, signée fin novembre 2011, oblige désormais les professionnels à installer des pare-vent transparents et télescopiques. Les parasols doivent eux avoir une couleur spécifique suivant le secteur. Après avoir observé les effets du temps sur ce type de matériel dans d'autres villes, les Lillois ont privilégié deux entreprises locales, Sunny Store et Guermonprez stores, essentiellement pour des questions de service après-vente. "Un équipement abimé, c'est un danger pour la clientèle ", souligne Alain Mailleux.
Un impact favorable sur le chiffre d'affaires
L'investissement, pour les professionnels, est conséquent : il faut compter 7 000 € pour un parasol, 1 000 € le mètre linéaire pour les pare-vent. Ce qui représente 80 000 € par exemple pour un établissement comme celui d'Alain Mailleux (La Cloche, 80 places en terrasse). Et un million d'euros pour l'ensemble de professionnels concernés. Cependant, aucune répercussion n'a été annoncée sur la clientèle. "Une belle terrasse se remplit facilement. Cela ne peut qu'avoir un impact favorable sur le chiffre d'affaires", estime le président des cafetiers qui souligne l'implication des professionnels, engagés avec la mairie à rendre plus visibles les façades historiques. "Même si c'est bien nous qui subissons la hausse des loyers, du fait de la valorisation du centre-ville ", pointe-t-il. L'exonération du droit de terrasse avait été demandée pour compenser l'effort financier ; il devrait seulement être gelé pendant trois ans.
L'implication des pouvoirs publics est en tout cas appréciée. "Tout le monde a été entendu. Nous n'avons pas perdu de surface. Et pour l'installation, la mairie et la communauté urbaine ont joué le jeu." Des travaux de voirie ont en effet été nécessaires pour le scellement des équipements et pour l'électrification des terrasses, qui seront chauffées et éclairées. Les délais ont également été tenus pour démarrer la saison avec les nouveaux équipements. "C'est un bon deal, résume Alain Mailleux. Nous attendons maintenant le test du soleil. Et celui de l'hiver, puisque nos terrasses sont ouvertes toute l'année."
Publié par Marie-Laure Fréchet