“Le 14 novembre, des activistes ont percé les serrures pour s’installer dans nos locaux, au 22 avenue Claude Vellefaux [Paris, Xe]”, explique Simon Octobre, l’un des gérants du Petit Cambodge. Il exploite plusieurs affaires dans le quartier, dont le restaurant situé 20 rue Alibert qui fut l’une des cibles des attentats du 13 novembre 2015. “Cette annexe sur deux niveaux, 140 et 110 m2, est en notre possession depuis 2016 mais nous avions d’autres soucis à l’époque. Nous venions d’investir 1M€ pour en faire un nouveau restaurant et surtout un laboratoire de production. Des autorités informées ont tardé à nous prévenir de l’occupation par l’association Youth for Climate. Après un délai de 48 heures, l’action en justice devient inévitable. La police a refusé d’accompagner notre huissier pour faire un état des lieux. Nous avons payé des vigiles...
Les occupants sont des jeunes de 16 à 22 ans, qui expriment plus la volonté d’engager une procédure que des problèmes de pauvreté, poursuit le restaurateur. Ils invoquent la lutte contre la gentrification pour s’accaparer le bien d’autrui. Nous avons obtenu un référé au tribunal judiciaire où un jeune homme - bien conseillé - a justifié, classiquement, sa demande de report d’audience par une demande d’aide juridictionnelle”, s’indigne Simon Octobre. Le professionnel comprend mieux désormais pourquoi des hôtels et restaurants du quartier installaient des barricades dans leur établissement. “Une deuxième audience tenue le 29 décembre renvoie le jugement au 4 janvier. En attendant, un planning diffusé en ligne par les squatteurs propose apéros, concerts, projection de film, marché de Noël… en plein Covid !”, bouillonne le restaurateur.
Des squatteurs en peignoir, cocktail à la main
À Anglet (Pyrénées-Atlantiques), dans la nuit du 30 septembre dernier, une patrouille de police tombe nez à nez avec un couple de squatteurs en peignoir, accoudé au bar du château de Brindos où ils dégustent des flacons précieux. La propriété hôtelière de l’ancien rugbyman Serge Blanco était alors sans activité dans l’attente de sa reprise par le groupe hôtelier Millésime, quelques jours plus tard. Son fondateur, Philippe Monnin, se souvient de ce séjour illégal : “Lorsque la cessation d’activité a été prononcée, le 5 étoiles est resté figé comme dans un film. Tout était en l’état, les lits étaient faits. La multitude de fenêtres et d’accès excluaient de les barricader, mais des alarmes cachées, reliées au commissariat, ont permis la fin de l’occupation en moins de 24 heures !”
Une chance pour Yann Collet, fondateur de Squat Solutions, qui intervient avec une équipe complète (notaire, avocat, huissier…) dans les affaires d’occupations illégales. “La trêve hivernale n’existe pas pour les locaux commerciaux. Les propriétaires doivent faire intervenir la force publique dans les 48 heures. Les bâtiments doivent donc impérativement être équipés d’alarmes ou d’un gardien”, explique le spécialiste, qui serait intervenu dans 900 contentieux dont 20 % concerneraient des commerces.
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Publié par Francois PONT