À l’entrée du Domaine de La Briandais (Loire-Atlantique), le ton est donné. “Vous entrez dans un lieu de sobriété électromagnétique“, est-il indiqué sur un panneau. Les clients sont invités, dès leur arrivée, à éteindre leurs appareils ou à les mettre en mode avion. “Un test à la réception permet de mesurer le rayonnement des ondes électromagnétiques. Mais les clients ne sont pas forcément déconnectés. Ils peuvent se connecter à un adaptateur relié à un réseau filaire déployé dans tout l’établissement. On peut utiliser son téléphone dans une zone dédiée dans le parc, et dans chaque chambre, on a une ligne fixe directe, qu’on peut utiliser en illimité. C’est une connexion choisie“, explique la propriétaire, Laure Louet-Angelin.
La démarche jusqu’au-boutiste a banni micro-ondes et plaques à induction, tandis que les lampes de chevet, faites sur mesure, disposent d’une prise de terre et de câbles blindés pour éviter les ondes basse fréquence. “Nous sommes le premier hôtel labellisé SOPREM [Sommeil préservé des rayonnements électromagnétiques]“, se félicite-t-elle.
Une antenne-relais à plus de 4 km
La jeune femme, dont un proche est électrosensible (une pathologie qui serait causée et aggravée par les champs ou les ondes électromagnétiques), n’a pas choisi ce domaine par hasard. “Il devient difficile de trouver des zones blanches ou grises. Ici, l’antenne-relais la plus proche se trouve à plus de 4 kilomètres, et les façades de ce manoir des XVe et XVIIIe siècles protègent des ondes extérieures. Un tel projet a nécessité un surcoût important, surtout dans un bâtiment ancien où il a fallu percer des murs épais et refaire tout le câblage“, note-t-elle.
10 % de clients électrosensibles
Un an après son ouverture, l’hôtel 3 étoiles accueille environ “10 % de personnes électrosensibles qui viennent de l’Europe entière, souvent pour des séjours de cinq à dix jours“. D’autres “séduits par la quiétude et la beauté des lieux, viennent expérimenter la sobriété électromagnétique et en profitent pour couper complètement”. Enfin, l’établissement reçoit une clientèle d’entreprise lors de séminaires. “Cela fait sens dans la démarche RSE des entreprises, et puis cela facilite les échanges de ne pas être interrompu tout le temps par le téléphone”, glisse Laure Louet-Angelin, qui souhaiterait “développer d’autres lieux comparables et surtout être copiée”. “Cela voudrait dire qu’il y a une vraie prise de conscience de ce problème de santé publique”, estime-t-elle.
#domainelabriandais#
Publié par Violaine BRISSART