En parallèle, le salon offrait aux visiteurs des animations qui ont été très suivies comme le snacking des chefs. « La présence de chefs étoilés venus pour la première fois avec leur casquette d'entrepreneurs en restauration rapide, comme Pascal Favre d'Anne, a été très appréciée des visiteurs qui étaient contents d'avoir des échanges avec eux sur les enjeux auxquels ils doivent faire face et les conseils pour surmonter les difficultés qu'ils auront à affronter pour monter leur business », souligne Corinne Menegaux. En complément, le nouvel espace coaching qui offrait aux visiteurs l'occasion de présenter leur projet en tête à tête à des professionnels du marketing, du design, de l'agencement, de la gestion des flux et du merchandising.
Les food trucks : premier pas vers le restaurant ?
Les conférences ont aussi attiré beaucoup de monde, tout particulièrement celle animée par Daniel Majonchi (Leadersclub) sur les tendances internationales du snacking à laquelle participait David Weber, président de la New York City food truck association (qui réunit les petites entreprises qui exploitent des food trucks haut de gamme) et auteur de The food truck handbook : start, grow et succeed in the mobile food business (éditions Wiley).
« La streetfood existe à New York depuis l'époque où elle portait le nom de New Amsterdam, mais le segment est clairement en expansion, a témoigné David Weber. C'est en 2008 avec la crise a amplifié le phénomène et boosté les food trucks. Il était évidemment plus simple de réunir des fonds pour lancer un food truck que d'investir dans un restaurant. Et plus les mètres carrés sont comptés, plus on se spécialise et plus on se différencie les uns des autres. On a également remarqué que, contre toute attente, ce n'est pas le low cost qui a primé, même avec la crise. Les gens vont vers la nourriture de qualité, même dans la rue ». Il relevait aussi la place de la voiture aux Etats-Unis où « tout se fait avec ou dans sa voiture », sans oublier le côté rêve américain où tout le monde s'imagine à la tête de sa propre affaire.
Si le food truck dispose d'une viabilité économique et une flexibilité qui joue pour lui, il peut mener à construire un restaurant en dur. Les deux mondes ne sont pas étanches. David Weber cite de nombreux exemples comme la chaîne Mexicue (barbecue mexicain) qui a commencé par le truck (60.000 euros d'investissement) et qui dispose maintenant d'un restaurant fixe qui propose exactement la même offre. « Grâce à l'expérience du food truck, on sait quels sont les emplacements intéressants. On a testé », glisse David Weber. Dans son association, NYC food truck association, ce cas de figure est de plus en plus fréquent, mais il a aussi des collègues qui ont fait le chemin inverse. Parti d'un restaurant, ils lancent leur food truck.
En France, le succès du Camion qui fume qui a généré 700.000 euros de chiffre d'affaires la première année pour 50.000 euros d'investissement peut faire rêver. Kristin Frederick serait d'ailleurs en passe d'en acheter un second et elle envisagerait une ouverture de restaurant. Son livre est en librairie : Burgers, les recettes du Camion qui fume (Tana Editions).
De mi-avril à juin, le centre commercial Vélizy 2, en région parisienne, va accueillir les quatre premiers soirs de la semaine, 8 camions sur son parking. En octobre, c'est à Marseille que l'on devrait voir apparaître le premier salon de la street food (www.restonouvo.com). La restauration rapide, la street food, le sandwich… autant de voies où la création peut faire la différence et où les clients ne manquent pas. Aussi, le salon Sandwich & Snack Show prépare d'ores et déjà sa 15ème édition programmée les 5 et 6 février 2014, Porte de Versailles à Paris.
Publié par Nadine LEMOINE