Samuel Albert est un véritable globe-trotter. Il débute chez Joël Robuchon à Monaco, avant de demander sa mutation à Londres. Après quelques années passées dans un hôtel 4 étoiles de la Réunion puis un restaurant étoilé en Suisse italienne, il s’envole vers Melbourne et poursuit son éducation gastronomique auprès du célèbre Shannon Bennett. Débauché par l’un des clients du restaurant australien, il atterrit à Shanghai, où il deviendra chef exécutif de quatre établissements du groupe chinois Light and Salt. Aimanté par la cuisine japonaise, il débarque ensuite à Tokyo en septembre 2016, "sac au dos, sans aucun contact et sans parler la langue". À force de toquer aux portes, il est embauché comme chef privé de l’ambassadeur de Belgique à Tokyo. "Les invités de l’ambassadeur sont habitués aux tables étoilées. Ils me félicitaient, mais j’avais besoin de savoir où j’en étais, et ce que valait vraiment ma cuisine", explique-t-il.
Une "aventure hors norme"
Direction Top Chef. Un nouveau voyage pour ce cuisinier qui aime retranscrire dans ses assiettes ces saveurs d’ailleurs. "J’ai envie d’apporter de l’ouverture sur les cuisines du monde, de l’élégance, de la générosité, de la précision dans les dressages, une esthétique recherchée", glisse-t-il. Une marque de fabrique qui aura fait la différence lors de cette finale ? "C’était très serré. Je pense qu’en réalité, on a gagné tous les deux. Guillaume [Pape, l'autre finaliste, NDLR] a énormément de talent. Ça s’est joué sur des détails. Pour mon papa, c’est le dessert qui m’a fait gagner", répond-il avec humilité.
À 30 ans, le chef savoure cette victoire et cette "aventure hors norme" : "Je repars de Top Chef avec cinq ans d’expérience en plus. L’opportunité d’avoir les plus grands chefs qui goûtent votre cuisine, c’est extraordinaire. Et puis il y a aussi la notoriété et la reconnaissance qui vont avec. C’est un formidable tremplin".
Après avoir sillonné la planète, Samuel Albert veut poser ses bagages à Angers, sa ville natale. Il devrait y ouvrir son premier restaurant dès novembre 2019 : "Ce ne sera pas forcément la course aux étoiles. Je souhaite une cuisine pour le plus grand nombre, une cuisine de partage et chaleureuse, qui me ressemble". Le slogan, fidèle au chef, est déjà prêt : "Produits d’ici, idées d’ailleurs".
TopChef Samuel Albert Guillaume Pape
Publié par Violaine BRISSART