L'Hôtellerie Restauration : Quel bilan, provisoire bien sûr, tirez-vous de cette saison estivale ?
Roland Héguy : Après deux années de fermeture administratives et de contraintes multiples liées à la crise sanitaire, les professionnels étaient soulagés de pouvoir vivre une saison normale. Et, globalement, la saison a été bonne, voire très bonne selon les territoires. Les premiers chiffres montrent une activité en forte hausse par rapport à 2021 et proches de ceux de 2019. Pour autant, n’oublions pas que les pertes subies par les entreprises en 2020 et 2021 ne sont toujours pas rattrapées et que les professionnels doivent faire face à la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et au remboursement du PGE.
Je voudrais revenir sur les incendies, les inondations et les tempêtes qui ont touché nombre de nos collègues auxquels j’adresse toute ma sympathie. Je sais les présidents Umih ont été très présents auprès des professionnels, adhérents ou non, et les ont accompagnés dans les démarches administratives. Je veux les remercier pour ces actions. Une fois de plus, la force de l’Umih est d’être active sur tous les territoires.
Le début d’été a été marqué par une dissension entre les organisations professionnelles au sujet de la couverture frais de santé des salariés. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Les enjeux pour les entreprises et les salariés sont si importants qu'il nous semblait normal de consulter l'ensemble des présidents départementaux. Nous avons eu ainsi un débat démocratique très animé et la décision a été prise à une large majorité de ne pas signer dans la précipitation l'accord qui nous était proposé. Nous souhaitons poursuivre sereinement les négociations sur le sujet avec les partenaires sociaux. L'objectif est d’aboutir à un accord équilibré pour tous qui permet de préserver la couverture frais de santé des salariés, d'avoir les meilleures garanties au meilleur prix.
Pour autant, il est important que le dialogue social se poursuive avec les partenaires sociaux, car nous avons des sujets importants d'attractivité à traiter, tels que la coupure, l'organisation du repos hebdomadaire, la qualité de vie au travail, l'égalité professionnelle, le handicap.
Ce qui est primordial, c'est de travailler à l'attractivité de notre secteur, de donner envie aux jeunes et moins jeunes de nous rejoindre et ensemble de proposer à la clientèle une offre de qualité.
Le 27 octobre prochain, vous quitterez vos fonctions de président confédéral de l'Umih. Quel bilan faites-vous de ces douze années passées à la tête de l'Umih et quel conseil pourriez-vous donner à votre successeur ?
Durant ces douze années, j’ai eu la chance de travailler avec une équipe formidablement soudée et d’une grande efficacité. Un président seul ne peut rien faire. Ce bilan est notre bilan et le résultat d’un travail d’équipe qui nous a permis dans un premier temps de réorganiser l’Umih en interne et en externe, de rassurer les équipes et redonner confiance aux adhérents dans la structure, de rétablir le lien essentiel avec les pouvoirs publics et les médias, et de regagner notre légitimité.
Dans un second temps, tous ensemble, nous avons souhaité positionner les CHRD à leur juste place dans le tourisme avec la création de la Confédération des acteurs du tourisme que j’ai présidé depuis lors. Nous avons défendu les grands dossiers de la profession et mis sur le devant de la scène des problématiques sociétales essentielles, tels que le développement durable ou la ruralité.
La gestion de la crise sanitaire a également été un moment fort qui nous a mobilisés. Nous nous sommes battus au quotidien pour la survie de toutes les entreprises du secteur.
Chaque époque a ses problèmes et j’ai confiance dans le nouveau président et la nouvelle équipe pour trouver les solutions les plus efficaces pour y répondre. Je me permettrai un unique conseil : continuer à fédérer et accélérer le rassemblement des organisations patronales.
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Publié par Nathalie HEBTING