La circulaire signée par le ministre de l’intérieur, adressée aux préfets, définit de nouvelles orientations pour l’admission exceptionnelle au séjour (AES) qui concerne les étrangers en situation irrégulière. « L’admission exceptionnelle au séjour (AES) des étrangers en situation irrégulière doit répondre à des conditions strictes définies par la loi. L’AES n’est pas la voie normale d’immigration et d’accès au séjour. Visant des étrangers en situation irrégulière, elle doit demeurer une voie exceptionnelle. » précise la circulaire en préambule.
La circulaire du ministre de l’intérieur demande aux préfets d’être plus stricte dans l’application des conditions de régularisation. Il demande aux préfets de favoriser la délivrance des titres de séjour aux travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension qui figurent dans une liste par régions dont la dernière version remonte à 2021. Liste qui ne reprend pas les métiers de l’hôtellerie restauration à l’exception de l’emploi de « maitre d’hôtel » dans trois régions.
Pour le GHR, l’emploi est le meilleur outil d’intégration
Pour Catherine Quérard, présidente du GHR, deux points sont importants.
« S’il est compréhensible que la régularisation d’un étranger doive rester l’exception, il est important que la procédure de régularisation d’un étranger qui justifie d’un emploi salarié reste possible et qu’elle soit encadrée par des indices clairement définis.
En portant à 7 ans la durée minimale de séjour en France alors qu’elle était de 3 ans selon la précédente circulaire de février 2024, cette circulaire vient durcir une condition de régularisation.
Pour le GHR le plus important c’est l’emploi car l’emploi c’est assurément le meilleur outil de l’intégration en France exigée par le Ministre de l’intérieur. »
Et de poursuivre avec le deuxième point important, « Il est désormais urgent de publier les listes actualisées des métiers en tension qui conditionnent la régularisation des travailleurs étrangers car pour candidater à la régularisation, le travailleur étranger doit occuper un emploi figurant dans une liste de métiers reconnus en manque de main d’œuvre ».
Contre toute attente, les métiers de l’hôtellerie et de la restauration ne figurent en effet toujours pas dans ces listes.
L’Umih, demande la reconnaissance pour le secteur des métiers en tension
L’Umih, première organisation professionnelle du secteur de l’hôtellerie-restauration, a sollicité un entretien avec Bruno Retailleau, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur pour évoquer la problématique majeure du recrutement dans ce secteur, en vue de la prochaine parution de la liste des métiers en tension, et suite à la circulaire du 23 janvier 2025 : Orientations générales relatives à l’admission exceptionnelle au séjour prévue aux articles L435-1 et suivant du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
Avec une volonté de dialogue constructif, l’Umih portera lors de son rendez-vous auprès du ministre d’Etat la réalité de la situation de l’emploi dans le secteur, pour :
Demander une reconnaissance au niveau national des métiers de l’hôtellerie restauration dans la liste des métiers en tension, sur le modèle de ce qui est proposé dans le secteur agricole.
Souhaiter que la nouvelle circulaire ne durcisse pas les conditions de régularisation et d’accès à l’emploi pour les ressortissants étrangers déjà présents sur notre sol et désireux de travailler dans les métiers de l’hôtellerie restauration.
Publié par Pascale CARBILLET