En cohérence avec la philosophie du groupe asiatique, l'ensemble de la construction du Mandarin Oriental Paris - réalisée par Jean Michel Wilmotte - a intégré la démarche Haute Qualité environnementale (HQE). La beauté de son jardin intérieur, la présence du mur végétal et l'aménagement de ses vastes espaces lumineux rejoignent cette volonté de respect de l'environnement.
Pourtant, la démarche visant à obtenir la certification HQE pour l'exploitation a été moins évidente à mettre en oeuvre. "C'est une démarche que nous avions en tête et qui s'est naturellement imposée à nous", précise Philippe Leboeuf, directeur général de l'hôtel. Pour y parvenir, deux sociétés, - Manexi pour la certification HQE et Pur Projet pour la réflexion autour du développement durable - ont été sollicitées, sous la houlette de Jérôme Gendron, assistant du directeur technique de l'hôtel. Philippe Leboeuf reconnaît le rôle important joué par ces deux organismes : "Ils ont apporté des idées et une méthode pour faire avancer le processus." Pour recevoir la certification HQE pour l'exploitation, l'hôtel doit en effet répondre à un cahier des charges précis dans quatre domaines : l'éco- construction, l'éco-gestion, le confort et la santé. Tous les critères doivent faire l'objet d'une évaluation annuelle, avec de nouveaux objectifs fixés à cette occasion.
Le directeur général explique : "C'est une démarche lourde dont nous avons assuré la mise en oeuvre grâce à une petite équipe composée de trois personnes détachées à temps partiel : Jérôme Gendron s'y consacre deux à trois jours par semaine, Caroline Dumas, responsable formation, un jour par semaine, et moi-même qui participe aux décisions et aux réunions de coordination.
Par ailleurs, un comité spécialisé sur l'environnement se réunit une fois par mois pour faire le point. "La démarche HQE nous impose des réductions [de consommation] de 5 % entre la deuxième et troisième année, souligne Jérôme Gendron. Elles compenseront ainsi le surcoût de 8 % dû à la construction HQE" déclare le directeur général.
Impliquer salariés et clients
Depuis l'attribution, pour la deuxième année consécutive, de la certification, l'hôtel a décidé de passer à l'étape suivante en mobilisant largement son personnel. "Vendredi 14 septembre, à l'occasion de la récolte du miel des ruches installées sur le toit de l'hôtel, tous les employés vont recevoir un arbre qui sera planté soit dans une forêt située près de Chiang Mai en Thaïlande, soit dans une forêt de Seine-et-Marne, document de propriété à l'appui", confie le directeur.
L'implication des clients sera l'étape suivante. Le groupe Mandarin Oriental, partisan d'une 'pédagogie douce', souhaite les inciter à participer en toute liberté. "Je veux éviter toute confusion dans leur esprit et qu'ils ne pensent pas que nous faisons des économies alors que nous sommes un hôtel de luxe", déclare le Philippe Leboeuf. Pour éviter tout malentendu, l'hôtel a prévu de remercier les clients qui s'impliquent en offrant un cadeau : pot de miel, arbre... les idées ne manquent pas. Enfin, après avoir débuté le projet de manière empirique, l'hôtel a officialisé le processus en créant une ligne budgétaire consacrée à l'environnement en 2013.
Publié par Évelyne de Bast