Christophe Schuffenecker est un homme heureux. À Megève, entouré de ses montagnes - sa deuxième passion après la cuisine - il parle de son étoile avec respect et modestie. "J'ai l'immense chance de pouvoir faire partie du cercle des chefs étoilés." Christophe Schuffenecker est entré en cuisine, comme on entre en religion. Après une formation aux classiques, dans une auberge, il fait ses premiers pas chez des étoilés à Paris, chez Faucher puis Ledoyen. Sous-chef, il tente l'aventure américaine, mais prend le parti de ne travailler que dans des restaurants étoilés. Il reste deux ans à San Francisco, chez Aqua, puis quatre ans dans le Colorado, chez Mirabelle. Là, il découvre la montagne : un vrai coup de coeur. Ainsi, lorsque Franck Jaulneau, propriétaire de l'Alpaga, hôtel 5 étoiles à Megève, le contacte pour prendre la direction de des cuisines, il accepte sans hésiter : "Ma famille et la France me manquaient."
Une formidable émulation
Tout est à faire. Ensemble, Franck Jaulneau et Christophe Schuffenecker construisent le projet d'un restaurant gastronomique, La Table de l'Alpaga. "Nous avons sélectionné des produits locaux que j'adore utiliser. Ce n'est pas la peine de chercher ailleurs les trésors que l'on a autour de soi dans cette région. Nous avons décidé de l'aménagement de la cuisine, de la salle, de la vaisselle... J'ai beaucoup d'estime pour Franck Jaulneau. C'est d'ailleurs lui qui m'a appris la grande nouvelle. J'ai poussé un grand cri et je me suis effondré, c'était beaucoup d'émotion."
Ce sont les lettres reçues de grands chefs, comme Jean-François Piège, qu'il admire, ou de l'immense Paul Bocuse qui lui ont fait réaliser que il était entré dans un groupe très prestigieux. "Je veux être un bon étoilé, assumer, conforter l'étoile. Le guide Michelin crée une formidable émulation. Il m'a donné un immense bonheur, je ne le remercierai jamais assez. Cette étoile, c'est un rêve que je poursuivais depuis vingt ans, depuis que j'ai mis les pieds dans une cuisine de chef."
Publié par Fleur Tari