Marc Veyrat, 65 ans, est poursuivi pour avoir réalisé, entre 2012
et 2013, des travaux d'aménagement dans une zone jouxtant son restaurant de Manigod (74). Le procureur a requis
100 000 € d'amende et quatre à six mois de prison avec sursis. Après
quatre heures d'audience, le chef, visiblement éprouvé, a déclaré : "Je
suis de bonne foi. Dans le monde paysan, on fait un poulailler avec trois
planches. Je ne savais pas qu'il fallait un permis. Je suis désolé de tout ce
qui arrive. Je ne suis pas au-dessus des lois." Maître Nicolas Ballaloud,
l'avocat de Marc Veyrat, a réclamé la relaxe pour son client. "Il lui est
reproché d'avoir procédé à la réalisation d'ouvrages sans permis : un
poulailler, un rucher, une cabane pour stocker le bois de chauffage, et d'avoir,
par ces travaux, drainer des zones humides et coupé des sapins. La réalité est
loin de ce que l'on a présenté. M. Veyrat a replanté 1 210 conifères
pour 40 coupés. Les arbres coupés étaient malades, ils n'ont pas été
exploités financièrement. De plus, certaines zones humides n'étaient pas
forcément répertoriées avant 2014."
Soutien de ses pairs
L'avocat précise que le parcours botanique, le rucher, le poulailler
etc., comporte entre autres, 70 plantes aromatiques inédites de montagne, que
le chef voudrait voir préservées. Il fait visiter cet ensemble régulièrement
aux enfants des écoles, gratuitement, dans le cadre de sa fondation à vocation
pédagogique. En attendant le prononcé, Marc Veyrat a reçu le soutien de
beaucoup de ses confrères. Les frères Pourcel s'indignaient les premiers
sur leur blog. "C'est le chef le plus engagé dans l'environnement."
René Meilleur, 3 étoiles Michelin,
a tenu à s'exprimer pour soutenir le chef. "Marc Veyrat a toujours essayé de faire
au mieux pour faire avancer les choses. Je suis de tout coeur avec lui."
Après l'incendie qui a ravagé son restaurant au printemps dernier, le chef au
chapeau affronte une année 2015 sans conteste difficile. Le jugement sera rendu
le 18 décembre. "Je suis confiant en la justice de mon pays",
affirme-t-il.
Publié par Fleur Tari
lundi 30 novembre 2015