"Les restaurants chez l'habitant sont appelés à durer"

Paris (75) Une étude d'envergure, produite par l'Hotrec, délimite pour la première fois les enjeux et les mouvements qui se dessinent dans ce nouveau volet de l'économie dite de partage. Les repas rémunérés chez l'habitant, ou 'Social dining', ne bousculent pas encore les restaurant comme les plateformes de locations l'ont fait pour l'hôtellerie. Mais cela pourrait arriver très vite si rien n'est fait.

Publié le 20 mars 2019 à 18:02

“Ce sont des restaurants clandestins, mais la mayonnaise ne prend pas !”, se rassure Hubert Jan, président d’Umih Restauration à l’évocation du Social dining, à savoir les particuliers qui, via des plateformes, monnayent l’accès à leur table. Sa directrice juridique, Julie Besse, ajoute : “Ces plateformes doivent être encadrées. C’est le sens d’une très sérieuse étude publiée en 2018.” Celle-ci a été menée à l’initiative de l’Hotrec, le regroupement européen des associations professionnelles nationales représentant les hôtels, les restaurants et les cafés, qu’un rapport destiné à servir de fondement pour des actions politiques en Europe. “Comme les locations saisonnières, les restaurants chez l’habitant sont appelés à durer !”. Le ton est donné dès l’avant-propos. Le rapport insiste sur la nécessité de réguler sans tarder sans se laisser leurrer par la faiblesse des montants investis dans le Social dining au regard de ceux, par exemple, d’Airbnb (29,3 milliards de dollars) ou d’Uber (68 milliards de dollars).

Un phénomène dans l’air du temps

Les rapporteurs soulignent l’omniprésence de la technologie dans les différents secteurs du tourisme, mais surtout le changement des comportements qui irait dans le sens des repas rémunérés chez l’habitant et des plateformes qui en font la promotion. “Les touristes sont à la recherche de valeurs et d’expériences authentiques. Le partage des repas et les restaurants à domicile sont liés à la tendance des voyages expérientiels, à des coûts imbattables et dans des milliers de villes”, explique l’Hotrec. Plus grave, les rapporteurs évoquent une enquête italienne de 2015 auprès des opérateurs publics et touristiques qui estimaient que l’écart de prix entre les restaurants réglementés et ceux à domicile était supérieur à 20 %. L’association conclut sur le risque pour l’emploi que ferait courir cette concurrence déloyale, puisque non soumise aux mêmes règles que la restauration traditionnelle.

Un géant apparaît

L’étude présente les différents acteurs du Social dining avec un phénomène très marqué de concentration et l’apparition d’un leader, Eatwith, cofondé par la française Camille Rumani, valorisé 30 M€. Le site connaît une forte montée en puissance en Chine, notamment grâce à un partenariat avec Huawei. Il recense plus de 20 000 hôtes et 150 000 visiteurs dans plus de 130 pays, et 5 000 expériences gastronomiques quotidiennes. Face à cette vague annoncée, l’Hotrec liste les différentes actions de régulation mises en place par l’Italie, les Pays-Bas ou la France afin de dégager une ligne commune qui pourrait inspirer le législateur européen. Pour le rapporteur, il s’agit tout autant d’enjeux de santé publique, de protection de l’emploi, de régulation de la vente d’alcool et de tranquillité publique dans les immeubles d’habitation que d’assurer une équité fiscale et une concurrence loyale.

#SocialDining# Hotrec UMIH

 

 

 


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Publié par Francois PONT



Commentaires
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Yves Cinotti

mercredi 20 mars 2019

Des propositions de mesures inapplicables puisqu'il n'est pas possible de multiplier les contrôles.
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philippe BIRCKEL

jeudi 21 mars 2019

La liberté d'entreprendre est une valeur fondamentale qui doit être préservée. Cependant, laisser cette nouvelle forme d'économie allant jusqu'à usurper le terme 'collaborative' et totalement clandestine se propager serait insupportable pour les vraies entreprises de l'hôtellerie restauration. Pendant que notre profession est confrontée à des règles, des directives et des normes, que l'immense majorité d'entre nous ne conteste d'ailleurs pas, s'ouvrirait le chemin d'une économie parallèle qui ferait son bonheur sans règles aucune et qui n'a rien à voir avec l'esprit d'entreprendre. A interdire totalement et tout de suite avant que 'la mayonnaise ne prenne' vraiment !
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gisele CHARLIER

mercredi 27 mars 2019

il est grand temps de se pencher là dessus !!
pas de normes d’hygiene
pas de licence de boissons
pas de normes pmr
pas de tva
pas d’is
pas de sacem
.... on est vraiment stupides de continuer dans nos restaurants traditionnels....

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