Ils étaient plus de 400 à avoir assisté aux assises de l'alternance de l'hôtellerie-restauration, lundi 15 avril à la maison de la Mutualité à Paris (Ve). L'événement, visant à présenter le nouveau permis de former, était organisé par le Comité France formation alternance hôtellerie-restauration (CFFAHR), présidé par le chef triplement étoilé Régis Marcon, avec la collaboration du Fafih et des organisations professionnelles du secteur. Les débats ont été ouverts par Sylvia Pinel, ministre du Tourisme, qui a renouvelé son attachement au titre de Maître restaurateur, seul titre promu par l'État, mais qui souffre d'un déficit d'image auprès du grand public. Pour Régis Marcon, "le permis de former est une mesure forte qui engage tous les acteurs de la formation, et qui va non seulement sensibiliser les professionnels, mais aussi les enseignants, les formateurs, les jeunes et leurs familles, et créer ainsi un cercle vertueux entre le centre de formation et l'entreprise." Plutôt que par de longs discours, c'est par le biais de petites scénettes jouées par des appentis en formation qu'il a présenté ce nouveau permis de former. Didier Chastrusse, président du Fafih, a rappelé les principales raisons de la mise en place de ce permis : améliorer l'accueil des alternants, développer la qualité de la formation et du tutorat afin de diminuer le taux de rupture des contrats.
Une obligation conventionnelle
Le permis de former est une obligation conventionnelle prévue par l'avenant n° 17 à la convention collective des CHR du 30 avril 1997, qui est actuellement soumis à une procédure administrative d'extension afin de le rendre obligatoire à tous les tuteurs et maîtres d'apprentissage du secteur qui souhaitent accueillir des jeunes en formation en alternance dans leur entreprise. Ceux qui n'ont jamais reçu de jeune en formation devront suivre une formation initiale de quatorze heures (modulable en journées continues ou demi-journées). Une formation de mise à jour complémentaire, d'une durée de quatre heures doit être effectuée tous les trois ans. Le contenu de cette formation initiale porte sur quatre modules relatifs à l'information sur les parcours de formation, l'intégration de l'alternant, la transmission et l'évaluation des compétences, ainsi qu'une initiation au droit du travail. Le permis de former sera une condition préalable à l'enregistrement du contrat d'apprentissage auprès des chambres de commerce et de l'artisanat. Si le permis doit être effectif pour la rentrée de septembre 2013, les professionnels auront en revanche un délai de six mois pour suivre cette formation.
Régis Marcon, accompagné d'une délégation des principaux représentants de la profession, a par la suite été reçu dans la soirée à l'Élysée par François Hollande. L'occasion pour chacun de faire part des principales préoccupations du secteur au président de la République. Alors que le chômage ne cesse d'augmenter, le secteur de l'hôtellerie-restauration n'arrive pas à pourvoir 50 000 emplois. Le chef étoilé de Saint-Bonnet-Le-Froid a insisté sur l'importance de la bataille engagée par la profession en matière d'emploi, avec des avancées sociales importantes en termes de salaire, de couverture sociale et de jours de congés. Concernant la formation, il a présenté les actions concrètes déjà mises en place : les assises des métiers de la salle, la conclusion en 2012 d'un accord cadre avec l'Éducation nationale et la mise en place du permis de former. Tous les participants ont salué la qualité d'écoute de François Hollande, qui leur a proposé d'établir une synthèse de l'ensemble de leurs observations et recommandations et de la transmettre à Régis Marcon pour qu'il la lui communique ensuite.
Publié par Pascale CARBILLET