Deux chèques-vacances de 10 €, 2 titres-restaurants de 7 € et un règlement sans contact de 1,20 € pour payer une addition de 35,20 € : Xavier Castillan, gérant de la Table du Campagnard à Treffort (Isère), s’indigne avec une pointe d’espièglerie : “Je me suis demandé comment le client allait faire pour le pourboire mais il n’y en avait pas.” Président des Maîtres restaurateurs de l’Isère, Xavier Castillan a fait une belle saison d’été, mais un peu gâchée par les titres-restaurants. “En l’absence d’étrangers, nos clients étaient français. Du fait du confinement, ils avaient des stocks de titres à écouler et le déplafonnement à 38 € a provoqué cette inflation. Cela représente 6 000 € d’encaissements pour l’été, ce qui devrait nous réjouir mais j’ai calculé avoir réglé sur ce montant jusqu'à 6 % de commission selon des variables incompréhensibles. C’est inacceptable !”, s’emporte le cuisinier qui plaide pour une commission à 2 ou 3 % et des titres-restaurants émis par les organisations professionnelles ou les Maîtres restaurateurs.
“Le système a été dévoyé”
Pour Bernard Boutboul du cabinet Gira Conseil, il ne faut pas être excessif : “Les titres-restaurants sont aux restaurateurs ce que Booking.com est aux hôteliers. Des services qu’ils plébiscitent car ils favorisent ou facilitent leur activité mais dont ils contestent ensuite les commissions.” François Barbey, directeur de marché du groupe Up, l’un des opérateurs de titres-restaurants, voudrait aussi nuancer : “Des restaurateurs nous comparent à un moyen de paiement ce que nous ne sommes pas. Nous apportons des affaires et, pour ce service, nous prenons une commission de 3,3 %. Ce qui n’est pas excessif au regard de la rémunération prélevée par d’autres intermédiaires, jusqu’à 20 % parfois, dans la livraison ou la prise de réservation par exemple !”
À Paris, au café des Philosophes (Paris, IIIe), le gérant, Xavier Denamur est en grève illimitée depuis février contre les titres-restaurants. “Avec la dématérialisation, on nous avait promis une baisse des frais de gestion donc des commissions. Il n’en fut rien. Sur une addition, on nous prélève dix fois plus de commission qu’un règlement en carte de crédit. J’ai des clients qui gagnent 25 000 € par mois et qui payent avec ces titres subventionnés. Le système est dévoyé. Je demande en outre que la condamnation, en décembre dernier, des opérateurs de titres-restaurants à 415 M€ d’amende pour entente illégale, reviennent, en partie, dans la poche des victimes que nous sommes”, s’emporte le restaurateur.
Publié par Francois PONT
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