“Nous étions dans une dynamique commune”, confie El Hadji Faye, délégué syndical CGT au sein de l’hôtel Prince de Galles et membre du comité exécutif HCR pour la CGT. La direction de l’établissement parisien (VIIIe) et le syndicat ont ainsi signé, fin mai dernier, un accord qui reconnaît que pour “certaines fonctions identifiées”, “cette organisation du travail est susceptible d’être compatible avec le bon fonctionnement de l’entreprise et le bien-être au travail”. Les services concernés sont ceux de réception de nuit et de conciergerie de nuit. Quant au service sécurité, il peut même être “compatible” avec une semaine de trois jours. “En signant cet accord, la direction de l’hôtel Prince de Galles démontre son ouverture à de nouvelles organisations à même de favoriser la compétitivité et le bien-être de ses salariés”, confie-t-on au sein du groupe Marriott International. “Il s’agit de rendre nos métiers plus attractifs, lutter contre la pénibilité de certains postes, fidéliser les équipes et, ainsi, donner envie à d’autres établissements de sauter le pas”, détaille le délégué syndical. Avec une mise en place du dispositif depuis ce 1er juin 2023. Certes, cela nécessite une sérieuse réorganisation des plannings, mais les salariés apprécient les trois ou quatre jours de repos hebdomadaires, pensés pour répartir de façon plus équilibrée temps de travail et vie personnelle. “Une étude scandinave, sur les conséquences de la mise en place de la semaine de quatre jours, fait état d’une baisse des démissions de 57 %. Par ailleurs, 92 % des entreprises qui ont testé ce modèle l’ont conservé”, précise encore El Hadji Faye.
L’heure est à la pédagogie…
C’est dans le cadre d’une négociation annuelle obligatoire (NAO), que l’accord a été signé. Du côté de la CGT, l’heure est à la pédagogie à destination des salariés qui peuvent prétendre à la semaine des quatre jours. “Nous leur expliquons comment ça marche ”, indique El Hadji Faye, qui qualifie cet accord d’“historique” dans l’hôtellerie. À terme, il souhaiterait que tous les services “légitimes” à cette nouvelle organisation du travail puissent passer aux quatre jours. À commencer par les services d’étages, les services supports, l’informatique ou encore la comptabilité.
Parallèlement à cela, le secteur de la restauration multiplie les exemples d’établissements déjà passés à la semaine écourtée. Parmi les derniers en date, citons le chef Thibault Nizard. Dans son nouveau restaurant L’Aube, à Paris (Ier), il a opté pour la semaine de quatre jours et demi, “afin que chacun puisse préserver une vie de famille”. Quant au chef Anthony Denon, à l’hôtel Burgundy (VIIIe), il n’ouvre le Baudelaire, table gastronomique de l’établissement, que du mardi au vendredi. Dans le même temps, on ne compte plus le nombre de restaurateurs de bord de mer ou de montagne qui font de même pour attirer et fidéliser les saisonniers. Un parti pris qui répond à une réelle attente : selon l’étude People at Work 2022, 76 % des salariés de l’hôtellerie-restauration souhaiteraient bénéficier d’une plus grande flexibilité dans l’organisation de leurs horaires de travail, avec notamment la possibilité de les condenser sur une semaine de quatre jours.
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Publié par Anne EVEILLARD
mercredi 7 juin 2023