Avec cinq hôtels 3 et 4 étoiles situés dans des stations des Alpes - l’Héliopic et le Rocky Pop en vallée de Chamonix, l’Araucaria à La Plagne, le Saint-Alban à La Clusaz et le Marielle à Val Thorens -, Romain Trollet, le fondateur et dirigeant du groupe Assas Hôtels, connait parfaitement son sujet. Il n’hésite pas parler de sidération après l’annonce d’Emmanuel Macron : “Si je résume bien, on pourra tout faire en France, aller au cinéma, aux spectacles, prendre le métro, voyager dans un avion de 200 personnes pendant des heures, mais il sera interdit de skier au grand air.”
Jamais il n’aurait imaginé que l’on puisse ne pas ouvrir les remontées mécaniques. “C’est incompréhensible. Finalement, que nous ayons travaillé ou pas sur les protocoles, cela n’a servi à rien. Ce que ne semblent pas comprendre nos dirigeants, c’est qu’une station de ski n’est pas un parc d’attractions. Il ne suffit pas de tourner un bouton on/off, comme l’a dit le maire de La Clusaz. Il y a du monde à l’année, des charpentiers, des éleveurs, des écoles. Chamonix, par exemple, compte 10 000 habitants.”
“Nous ouvrons nos hôtels parce que nous y croyons”
Romain Trollet a donc pris la décision de fermer ses hôtels situés dans des stations d’altitude : Val Thorens, Les Menuires et La Plagne. “Nous avons tout annulé : la mise en chauffe des hôtels fermés depuis mi-mars, le ménage, la vérification des équipements, etc.” Les équipes sont en chômage partiel, à l’exception de quelques salariés chargé du déneigement. “Si on ne déneige pas les terrasses régulièrement, on aura un mètre et demi de neige très dure, impossible à enlever.”
En revanche, le groupe prend le risque d’ouvrir ses quatre hôtels situés dans des stations plus urbaines, comme Chamonix ou La Clusaz. “Nous allons proposer un service à emporter ou en room service. Nous ouvrons ces hôtels parce que nous y croyons. Il ne faut pas se tromper, cette fermeture impacte le reste de l’année. Il faut réaliser le chiffre d’affaires en 140 jours de saison. Et comme la saison a été amputée, il faudra attendre un an pour se refaire. Quand la saison est bonne, les hôteliers et restaurateurs n’hésitent pas à investir et les retombées économiques sont importantes. Ce ne sera pas le cas cette année. En tout cas, nous nous mobilisons pour que les trois mois d’activité qui restent soient bons.”
Romain Trollet #AssasHotels#
Publié par Fleur Tari