Lors du congrès de la CPIH, qui s'est tenu à l'hôtel Pullman de Bordeaux-Lac les 25 et 26 mars, la deuxième journée a été consacrée aux tables rondes. La première était consacrée à un sujet crucial pour les professionnels : comment faire face aux besoins de financement pour acheter un établissement, l'aménager et le mettre aux normes. François Renon, de CrediPro, et Philippe François, président du salon Écorismo et fondateur de François Tourisme Consultants, ont apporté leur expertise pour négocier au mieux avec les établissements bancaires. Un constat : "Les conditions d'octroi bancaire sont resserrées depuis le début de l'année, a estimé François Renon. Contrairement à une pratique en vigueur dans les années 1990, désormais les banques ne veulent plus financer des personnes qui ne sont pas des professionnels du secteur." Quel est l'intérêt de passer par un courtier plutôt que d'aller voir directement sa banque, s'interrogeaient certains professionnels ? Le représentant girondin de CrediPro a confirmé que demander et obtenir un prêt est un vrai parcours du combattant qui nécessite une véritable expertise et de fournir un nombre important de documents à l'appui de sa demande.
Alors que les professionnels ont de plus en plus de mal à trouver des crédits, ils doivent aussi faire face à de nouvelles réglementations, notamment sur le plan environnemental. Magali Frontero, de la société spécialisée en recyclage des déchets Ecophyse, et Philippe François ont apporté des pistes de réflexion prenant en compte l'obligation de valoriser les déchets, notamment en raison de la forte augmentation des taxes sur la gestion de ceux-ci.
Le thème 'Faire face à l'administration' a été abordé sur un ton humoristique. Martine Croharé, dans le rôle d'un agent administratif, faisait face à des professionnels (Roland Croisé, François Effling et Philippe Lhomme) qui, dans des petites scénettes, ont illustré les difficultés auxquelles ils sont confrontés : contrôle fiscal ou social, inspection du travail, services vétérinaires, etc. Bertrand Riou, président de la 8e chambre au tribunal administratif, dans un rôle de Monsieur Loyal, a rappelé les droits et voies de recours des professionnels face à l'administration.
Dans son discours de clôture, Gérard Guy, le président confédéral de la CPIH, a souligné la qualité des échanges tout au long des ces deux journées de réflexion collective, de formation et d'information. Il a salué Laurent Valcke, président du Syndicat des propriétaires de bowlings français (SPBF) qui vient de rejoindre la CPIH. Gérard Guy a rappelé à la ministre du Tourisme, Sylvia Pinel que son organisation a le même devoir que les pouvoirs publics : faire progresser et évoluer l'activité des CHR dans un souci de prospérité et de santé publique.
Bouffée d'oxygène
Sylvia Pinel a expliqué qu'elle partageait les inquiétudes de la profession. Sa présence au congrès de la CPIH symbolisait notamment sa volonté de travailler avec les représentants des différentes professions du secteur de l'hôtellerie-restauration. Face aux difficultés de la profession, elle a rappelé que le relèvement du taux réduit de TVA n'interviendra qu'en 2014 mais que, dès 2013, les professionnels pourront bénéficier du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et du contrat de génération. Ces deux dispositifs doivent, selon la ministre, leur donner la bouffée d'oxygène dont ils ont besoin. Concernant les mises aux normes des établissements aux règles d'accessibilité, le coût des travaux ne doive pas fragiliser les établissements hôteliers, a estimé Sylvia Pinel. Quant au rapport de la sénatrice Claire-Lise Campion sur la mise en oeuvre de l'obligation d'accessibilité pour les établissements recevant du public, les transports, la voirie et les espaces publics pour le 1er janvier 2015, la ministre du Tourisme a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'un rapport de plus sur le sujet mais d'un texte contenant plusieurs pistes utiles qui doivent, à terme, aboutir à des solutions concrètes.
Publié par Pascale CARBILLET
