La chronique du naufrage d'un ancien patron de brasserie

Paris (75) L'histoire de Vincent Potez est celle de beaucoup de professionnels de la restauration qui voient leur carrière s'effondrer en raison de la situation sanitaire actuelle.

Publié le 15 décembre 2020 à 16:45


Le restaurateur Vincent Potez n’aurait jamais imaginé que la gérance d’une importante brasserie parisienne, située entre la place de la Bastille et la gare de Lyon (XIIe) lui réserverait autant d’épreuves, jusqu’à se retrouver hospitalisé. Avec 18 employés en 2016, la brasserie US Ateliers est pleine de promesses pour son nouveau gérant, qui vient de s’acquitter d’une caution de 150 000€  auprès du propriétaire. L’année 2017 est excellente, avec un chiffre d’affaires de plus de 1,3 M€.

En 2018, d’importants travaux sur la voirie, qui ralentissent l’activité, viennent tempérer son optimisme . “Toutes les places de parking payantes ont été retirées pour installer une voie de bus. Pendant un an, j’ai eu des barrières devant mon affaire. L’impact sur la fréquentation a été très fort. On m’a caché le projet de ces travaux, alors qu’il était connu lors de la vente. Je suis aujourd’hui en procès avec le propriétaire. De 18, nous sommes passés à 11 collaborateurs”, explique l’ancien gérant qui ne se doute pas de ce qui va suivre.

 

PGE refusé

“Les grèves des gilets jaunes, tous les week-ends, ont été un désastre. En 2018, nous passons sous le million de chiffre d’affaires, mais la chute s’accentue avec les grèves des transports de la fin d’année 2019Entre décembre et février, je perds 280 000 € de chiffre d’affaires ! J’avais 17 000 € de redevance mensuelle, plus 4 000 € de loyer et 2 000 € de droit de terrasse. À 4 000 € de CA par jour le samedi et le dimanche et 52 week-ends bloqués par les gilets jaunes, vous pouvez faire le calcul”, s’indigne Vincent Potez, qui pense avoir alors atteint le pire.

Ce sera sans compter sur le Covid-19 qui fige totalement l’activité en France quelques semaines plus tard. “Au premier jour du confinement, je savais que c’était fini. J’avais des retards de loyer. Le PGE m’a été refusé en raison de la mauvaise activité de l’année précédente. Au deuxième jour du confinement, j’ai été hospitalisé deux semaines. J’ai fait un burn-out. Pendant les grèves, nous n’étions plus que trois. On dormait dans le restaurant. C’est une chance de pouvoir en parler car j’ai eu des idées noires”, se souvient le restaurateur.

 

Le temps de la résilience

Vincent Potez a travaillé dans de belles adresses parisiennes, notamment aux Deux Magots (VIe) et comme directeur du Café de la Musique porte de Pantin (XIXe). C'est donc par ses relations, à la fin du premier confinement, qu'il décroche un poste au Café de la mairie, place Saint-Sulpice (Paris, VIe). “Ça fait trente ans que je travaille, ça m’a fait un bien fou pour le moral de reprendre une activité. J’ai retrouvé l’envie. Je ne regrette pas d’avoir été exclu du PGE, cela a évité de m’acharner et d’aggraver une situation difficilement réversible avec un autre confinement à venir. En redevenant employé, j’ai ressenti un apaisement face aux responsabilités. Je garde une colère contre le système, la manière dont sont traités les patrons. Pourtant, je ne renonce pas à reprendre une affaire, plus petite, à Paris. En attendant, si je peux aider mes confrères ce sera un plaisir. J’ai tellement frappé à toutes les portes et passé de temps dans la paperasse…”, confie le quadragénaire, actuellement en chômage partiel.

 

#VincentPotez# Covid19 Covid19 faillite


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Publié par Francois PONT



Commentaires
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L'ETOILE

mercredi 16 décembre 2020

Je compatis à votre galère car face à la justice et la mauvaise foi, nous sommes impuissants.
Ce que vous vivez, je le vis depuis septembre 2014.
Les vices cachés que madame Evelyne Bordes et Claude Bordes nient encore alors que nous avons des attestations et le résultat de l'expertise judiciaire, les malfaçons des travaux de voirie faits volontairement pour nous faire partie, les clients qui se font rare...
Moi en plus, je n'ai plus de matériel car tout à grillé attendu que l'eau de la voirie vient au restaurant et la cave souterraine inaccessible provoque des remontées capillaires.
La moquette, la tapisserie, le carrelage surtout en cuisine, les plafonds, les planchers...tout s'écroule même les murs à l'étage et personne ne fait rien.
Le maire, David Lafont pense nous mettre en demeure en janvier alors qu'il ne fait pas son devoir de polisse attendu qu'il est très ami avec la propriétaire et son mari.
Il n'y a pas d'isolation donc il fait aussi froid dedans que dehors et je ne peux pas prendre une douche chaude car si j'utilise la salle de bain, l'eau coule en dessous sur l'armoire électrique.
La propriétaire a fait venir deux entreprises pour l'électricité et après trois contrôles suite aux travaux, ils sont toujours négatifs.
Vous voyez, la justice en France c'est cela, la seule qui existe est celle des rues au moins, il y a un résultat.
Madame Soubes était venue mais elle nous a rabaissé en disant que les locations n'étaient pas honorées ce qui était faux, les documents bancaires le prouvent.

En tout cas je comprends votre situation et personne ne peut ressentir cette impuissance que nous avons en nous si ils ne vivent pas le même problème.
Le Covid va donner beaucoup de recul concernant les mentalités des professionnels car lorsque tout va bien, personne ne pense qu'un jour tout peut basculer et pourtant, nous sommes en plein dedans et la fin n'est pas pour aujourd'hui.

Je souhaite de tout mon coeur que vous trouverez de l'aide, une solution afin de pouvoir continuer votre passion.

Avec toute ma Gratitude.

Eva

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