Comment expliquez-vous cette reprise du marché de la bière en CHR ?
On constate, effectivement, une nouvelle dynamique après une baisse quasi régulière depuis 1976. En 2017 on était à (seulement) – 0,3% et l’an dernier à +1,8%. Ce retour de la consommation de bière en CHR est due en bonne partie à l’offre qui s’est diversifiée et élargie. Le consommateur veut avoir le choix. Il est vrai que le marché, en 2018, a aussi bénéficié d’une météo très favorable et de l’effet Coupe du monde de football, avec d’excellents résultats qui se sont prolongés en août et septembre. La ‘pression’ touristique est également favorable à la consommation de bière. Les étrangers veulent goûter des bières françaises. Nous voyons actuellement des restaurants étoilés constituer des cartes de bière. Le concours du Meilleur sommelier de France intègre désormais une épreuve sur la bière, ce qui est significatif des attentes de consommation.
L’année 2019 s’annonce-t-elle aussi bonne ?
C’est une année compliquée pour beaucoup de secteurs ; le mouvement des Gilets jaunes a mis certains établissements en grandes difficultés. Le samedi, dans les centres villes, est généralement une journée importante. Il faudrait au moins quatre très bons mois pour consolider les chiffres.
Quelles sont les tendances ?
Les bières de spécialités plaisent. On trouve dans cette catégorie les bières artisanales, locales, ou encore les bières d’Abbaye qui sont généralement une peu plus élevées en degrés d'alcool. L’autre tendance qui se développe, ce sont les bières à plus faible degrés, plus rafraîchissantes et les sans alcool, qui n’avaient pas la côte auprès des amateurs et qui sont aujourd’hui considérés différemment. Les bières en dessous de 4° d’alcool représentent 7% du marché total. Sachant que les CHR représentent 20% du marché de la bière en France.
Le concours du Meilleur Jeune Biérologue, organisé historiquement par Heineken, vient de passer sous la houlette de Brasseurs de France. Quelle sera la nouvelle mouture ?
Nous avons effectivement repris ce concours et nous sommes actuellement en train d’en affiner les contours qui seront représentatif de la diversité et nous allons nous adresser à tous les jeunes qui s’intéressent à la bière, même à ceux qui ont choisi la cuisine. Ce travail nous impose de regarder la bière sous un nouvel angle. Qu’est-ce que la bière française ? Sur quel classement ou nomenclature doit-on se baser ? C’est un travail passionnant que nous effectuons en ce moment. Cette édition, renouvelée du meilleur jeune biérologue, devrait être lancée en octobre.
Publié par Sylvie SOUBES