Flora Mikula, la pétulante chef de l'avenue George V, a désormais son hôtel. Racheté il y a un an, il vient juste d'ouvrir après huit mois d'importants travaux de rénovation qui ont couté 1,5 M€ :"le gros oeuvre a été plus important que prévu, ce qui nous a laissé une marge de manoeuvre plus étroite pour la décoration", déplore-t-elle. L'établissement compte 21 chambres en catégorie 3 étoiles, et est situé à l'angle du boulevard Richard Lenoir et de la rue du Chemin Vert, bien loin du très chic VIIIe arrondissement où elle était installée, mais qu'elle "ne regrette absolument pas".
"J'ai mis toute mon âme dans ce projet, je savais ce que je voulais et j'ai trouvé la bonne personne, Sébastien d'Evry", de l'agence Simon & Hugg. "Le contact a été immédiat. J'ai aimé son approche", dit-elle.
Ce dernier explique : "Je lui ai proposé trois thèmes qui lui ressemblent : la bohême, le potager et la nature", décliné sur chacun des 3 étages de l'hôtel. Dans les chambres 'potager', des photos de légumes, signées Philippe Rigotti, donnent le ton de la couleur de la chambre : violine pour l'aubergine, marron clair pour la courge…
Varier les éléments
Dans les chambres 'nature', le décorateur a opté pour des papiers peints et des sols présentant des matières différentes, avec des billes de verres, des granulés... Les dessus de lit sont en en peau de bête.
Enfin, dans la série bohême, Sébastien d'Evry a recréé les ambiances gitanes de l'enfance de Flora Mikula. Les chambres sont soit inondées de couleurs, soit en noir et blanc, mais présentent toutes des impressions de fleurs : "Ici, on est un peu aux Saintes-Maries-de-la-Mer", déclare-t-elle.
Les papiers peints sont signés Elitis, les moquettes Dines, les petites lampes brodées viennent de chez Zuiver. les tissus, les enveloppes de coussins et les plaids de lit viennent du Maroc.
Dans les salles de bains, tout a été choisi chez Archibath à l'exception des baignoires. L'idée a été de varier les éléments et de passer du très chic au très populaire. Enfin la gamme de linge de maison s'inscrit dans la catégorie luxe : "On a pris ce qu'il y a de mieux", assure Flora Mikula. Il en est de même pour les produits d'accueil, une gamme naturelle, sous la marque bio Damana, à base de fleurs d'oranger ou de sauge.
"Nous avons fait 75 % [de taux d'occupation] depuis l'ouverture, dit-elle. Mon mari s'est occupé du site internet, des négociations avec AvailPro, du Yield Management… Nous favorisons les réservations sur le site en offrant coupe de champagne et foie gras." Flora Mikula est comblée : "j'avais cette idée d'hôtel depuis longtemps. Recréer une auberge contemporaine, décalée, un truc à moi". C'est chose faite, et sans regrets d'avoir quitté son ancien établissement : "Je n'ai jamais de nostalgie. J'ouvre mon troisième restaurant et mon premier hôtel. J'aime ce quartier populaire, tout à fait attachant."
Publié par Évelyne de Bast