"I don't believe in tip." Je ne crois pas au pourboire ! Cette incontournable réplique du film Reservoir Dogs de Quentin Tarantino a fait, depuis, des émules outre-Atlantique. Le pourboire doit-il être aboli ou non ? La question est débattue depuis quelques années. Pratique apparue au XIXe siècle, ramenée d'Europe par de riches voyageurs, le pourboire est perçu au départ comme une forme de corruption. Au point que certains États en interdisent la pratique. Finalement, soucieux de reporter le coût du travail sur les clients, les restaurateurs finirent par convaincre les Américains de laisser un pourboire.
La majeure partie du salaire
Nombre d'études comportementales aux États-Unis démontrent que l'argument consistant à faire valoir que le pourboire est lié à la qualité du service est faux. Selon que le serveur annonce son prénom, affiche un sourire ou vous touche le bras (pratique courante aux États-Unis), le montant du pourboire variera suivant d'insidieux facteurs. En 2008, un juge californien avait condamné la société Starbucks à verser 105 millions de dollars à près de 100 000 serveurs qui étaient obligés de partager leurs pourboires avec leurs superviseurs. La semaine, c'était au tour du tribunal de New York de se prononcer sur le partage des pourboires.
Le véritable problème réside également dans les montants des salaires. Un salarié soumis au régime se verra payer 2,13 $ (1,59 €) de l'heure ! Même si la loi fédérale exige que le restaurateur verse un salaire minimal permettant de vivre, certains restaurateurs estiment que le pourboire représente la majeure partie du salaire. Ainsi, le client devient également l'employeur du serveur puisqu'il le rémunère. Pour le moment, la pratique du 'tip' est encore peu encadrée, ce qui entraîne des procès en cascade concernant les partages entre les serveurs, les hôtesses d'accueil et parfois le manager du restaurant. Par conséquent, les grands bénéficiaires de la pratique du 'tip' sont surtout… les avocats.
Publié par A.J.A
samedi 14 septembre 2013