Le vaste projet de réaménagement de l'abbaye de Fontevraud (49) a été réalisé sous la conduite de l'architecte en chef des Monuments historiques, Gabor Mester de Parajd. Le site de l'abbaye, fréquenté chaque année par plus de 200 000 visiteurs, dont une forte proportion d'étrangers (des touristes anglais, attirés par l'histoire autour Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II Plantagenêt, mais aussi des visiteurs allemands et des belges) nécessitait d'être entièrement remanié et doté d'un hébergement de standing pour recevoir cette clientèle internationale. Dans les années 1980, un hôtel-restaurant avait été ouvert dans l'enceinte du monastère du Prieuré. L'établissement a fermé en décembre 2011 lors de la mise en chantier des travaux dans l'abbaye.
Toutefois, le nouveau projet hôtelier au sein de l'abbaye, qui ouvrira ses portes le 31 mai, est d'une tout autre envergure. Ses 54 chambres, dont deux suites, qui seront classées en catégorie 4 étoiles, ont été redessinées dans un décor design minimaliste par l'agence Jouin Manku, qui a su respecter l'esprit du lieu. Les prix des chambres (à partir de 125 €) "sont destinés à séduire un public le plus large possible" précise Pascal Bailly, l'un des directeurs. "Par ailleurs, le coût de l'investissement, 16 M€, intègre également toute la partie cuisine, des travaux indispensables pour nous permettre de servir jusqu'à 450 repas par jour", précise-t-il encore. Une activité générée par l'espace congrès qui dispose d'une salle de 450 places assises et de trois salles de réunion adjacentes.
Culture et gastronomie
Pour gérer le pôle hôtelier, propriété de l'État et de la région Pays de la Loire, une société d'exploitation a été créée : Fontevraud Resort. La direction a été confiée au binôme Frédéric Algan et Pascal Bailly, deux professionnels de l'hôtellerie haut de gamme et de luxe. À la dimension culturelle de l'abbaye, ils ont ajouté la dimension gastronomique en recrutant le chef Thibaut Ruggeri, Bocuse d'or 2013.
Pour les deux hommes, le produit hébergement et restauration doit être avant tout une expérience qui se complète, et si elle séduit déjà la clientèle individuelle, elle est aussi destinée à attirer la clientèle d'affaires. Frédéric Algan vise principalement "les comités de direction des grosses sociétés franciliennes, puisque nous ne sommes qu'à deux heures de Paris, et qui a été jusqu'à présent peu sollicitée."
Car pour ce qui est de la clientèle individuelle, les deux gestionnaires sont sereins. "Nous commercialisons seuls dans un premier temps, sans prestataires extérieurs, ni réseaux, ni centrales de réservations, car nous sommes convaincus que le site se commercialise par lui-même, du fait de sa notoriété, du déficit de chambres dans le Saumurois et de l'augmentation croissante de la clientèle loisirs." D'autant que le site a d'autres cordes à son arc. Engagés dans une démarche éco-responsable, l'hôtel et le restaurant devraient être labellisés peu après l'ouverture. Enfin, le site s'inscrit dans le vaste projet numérique impulsé par le directeur général du centre culturel de l'abbaye. L'hôtel 4 étoiles proposera en effet des tables avec écrans tactiles qui retraceront l'histoire de l'abbaye et celle de la famille Plantagenêt.
Publié par X. S.