Sur place, ils découvrent l'ampleur du sinistre : "La cuisine était devenue une mine, la salle du restaurant était touchée, même si les dégâts avaient été atténués par l'effet de la porte coupe-feu", raconte Marlène Chaussemy. La totalité des dommages est évaluée à plus de 600 000 €. Les assurances de la mairie et de l'établissement se coordonnent pour assumer les dégâts. "Les assureurs et l'administration estiment que la remise en route à été efficace, mais pour moi, c'était long !", se souvient-elle.
"On s'est mis à préparer le retour"
Les deux associés ont fait le choix de garder leurs 16 salariés, en complétant la part non prise en charge par le chômage technique. "Si notre entreprise n'avait pas été sérieuse, nous n'aurions pas tenu." Il fallait aussi disposer d'une trésorerie suffisante pour assumer les charges dans l'attente du déblocage des fonds par les assurances. "Pendant 4 mois, nous avons vécu dans l'incertitude quant à l'impact financier", commente la chef.
Après la gestion des suites immédiates de l'incendie, c'est le vide, l'attente et les questions : "Quand et comment l'affaire va-t-elle repartir ?" Le couple choisit spontanément l'action. "On a fait beaucoup de marche, du sport, et on s'est mis à préparer le retour pour qu'il se fasse dans de bonnes conditions." Ils rencontrent régulièrement leurs salariés.
"L'impression de trouver une nouvelle affaire"
Mi-mai, le Bistrot a rouvert. Un mois plus tard, c'est au tour de La Table de Marlène, avec une équipe quasiment intacte : l'apprentie a quitté l'établissement pour poursuivre sa formation et un salarié a démissionné à la réouverture. "Ceux qui sont là aujourd'hui sont les piliers du lieu. Ils ont le sens des responsabilités et la passion du métier. Ils ont été d'un grand soutien." La cuisine a été complètement modifiée, de multiples ouvertures donnent désormais sur la rivière, offrant une nouvelle clarté à l'espace de travail, équipé d'un fourneau rose. "Nous avons du matériel dernier cri. On a l'impression de trouver une nouvelle affaire", sourit Marlène Chaussemy.
"Les gens nous attendaient"
Le journal local, La Montagne, a rapidement relayé l'ouverture. "Les gens nous attendaient. Des clients nous ont dit : nous venons pour vous aider à repartir, on reviendra !". Pendant la période de fermeture, les propriétaires ont reçu de nombreux messages de clients. "Certains nous ont invités à venir chez eux pour Noël et le réveillon", se souvient, touchée, la chef. "Martine et Jacques Décoret ont eu une très belle réaction, ils nous ont proposé de faire un dîner à plusieurs mains pour regonfler notre trésorerie."
Fin juin, le tribunal correctionnel de Cusset (Allier) a finalement retenu la préméditation, condamnant l'ex-salarié pyromane à un an de prison ferme et un an avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve avec obligation de travailler, de se soigner et d'indemniser les victimes, dont la somme de 49 841 € à verser à la Ville de Vichy. Pendant ces mois difficiles, le couple a su garder le cap, en grande partie grâce au soutien de l'entourage.
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Publié par Sandrine ROCHAS