L'édile rappelle que les locations touristiques de résidences secondaires sont interdites par la loi Alur et s'indigne des abus des multipropriétaires. "Ce sont des professionnels qui se déguisent en amateurs. Nous avons assigné un loueur qui mettait à la disposition des touristes un immeuble entier ! Le tribunal de grande instance l'a condamné à une amende de 25 000 € par appartement, sans que cela lui donne l'envie d'arrêter. Nous l'avons assigné une seconde fois ! Les amendes depuis ont doublé et les peines approchent désormais le maximum. En effet, les juges considéraient jadis que les propriétaires ne connaissaient pas la loi, mais ce n'est plus le cas."
Airbnb paye en impôts la valeur d'un hôtel 3 étoiles à Périgueux
Ian Brossat estime que cette concurrence déloyale pourrait être contenue par un peu plus de justice fiscale : "Quand on pense que l'impôt payé par Airbnb en France correspond à la valeur d'un 3 étoiles à Périgueux, ce n'est pas acceptable !" Enfin, un nouvel outil municipal de régulation sera obligatoire à compter du 1er décembre prochain : chaque loueur devra obtenir de la mairie un numéro d'enregistrement. "Avec ce registre, nous pourrons mieux cibler nos contrôles. Vingt-cinq enquêteurs luttent contre la fraude dans la capitale. Ils sont cent à Barcelone", note Ian Brossat. Il insiste sur la responsabilisation des plateformes et la concertation avec les grandes villes : "C'est une problématique mondiale. Je suis invité à Barcelone pour un sommet afin de faire partager l'expérience parisienne. Nous serons aussi à l'initiative d'un grand colloque à Paris pour le 1er trimestre 2018." L'occasion peut-être de se pencher sur un autre péril en devenir : l'explosion des restaurants à domicile. "Dans ce domaine, tout reste à construire du point de vu législatif, a contrario des locations saisonnières où nous avons pu nous appuyer sur des textes existants analyse Ian Brossat.
Publié par Francois PONT