Harcèlement : "Si un serveur appelle la barmaid 'ma cocotte', chez nous, ça ne passe pas"

Narbonne (11) Ancien du spectacle passé par la direction d'une clinique, Louis Privat a connu des univers bien différents avant de diriger les Grands Buffet de Narbonne. Son engagement contre tous les types de harcèlement est aussi militant qu'éclairé.

Publié le 17 novembre 2017 à 12:09
"Nous disposons désormais d'une batterie réglementaire pour combattre tous les types de harcèlement. Vous imaginez un employé aller au tribunal pour contester un licenciement consécutif une main aux fesses d'une collègue ?", s'enflamme Louis Privat, patron des Grands Buffets de Narbonne (Aude). Passé par le monde du spectacle puis directeur d'une clinique avant de reprendre les Grands Buffets, il n'a jamais connu une telle situation, mais se souvient d'avoir "mis fin à une période d'essai pour cause de propos familiers. Si un serveur appelle la barman 'ma cocotte', chez nous, ça ne passe pas !" Et d'enchaîner : "La hiérarchie et la segmentation  peuvent favoriser les comportements de domination entre personnes de sexes opposés membre d'un même service, mais aussi entre services ou entre 'sachants' et nouveaux. Le harcèlement est une conséquence de l'exercice d'un pouvoir. Si le patron ne veille pas, mettre un jeune stagiaire au milieu d'une brigade composée de gens qui ont vingt ans de maison, c'est l'envoyer au casse-pipe."

"Installer le respect dès l'embauche"

"Avec les délégués du personnel et les cadres, nous exerçons un contrôle parallèle afin qu'une victime puisse rendre compte à une autre personne que son chef direct. Dès l'embauche, nous insistons sur le savoir être. Mes salariés ont l'interdiction d'accepter l'inacceptable. Ils doivent rendre compte de tous les incidents. Une ambiance de travail positive n'exclut pas la vigilance. Lorsqu'un collaborateur ne sourit pas, on va s'en inquiéter", ajoute Louis Privat, qui nuance : "Il y a aussi de belles histoires dans nos établissements : des couples qui se forment, des mariages. Il faut aussi le dire !"

"Le droit de cuissage dans les arrière-salles des restaurants était une réalité dans le passé. Le harcèlement, c'est surtout une affaire de génération et de hiérarchie. C'est du côté des petits chefs que les abus de pouvoir perdurent, alors c'est au patron d'ouvrir les yeux. Mais l'ambiance a bien changé, elle s'est apaisée", conclut Xavier Castillan, président de l'association des Maîtres restaurateurs de l'Isère et propriétaire de la Table du campagnard à Treffort.

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Publié par Francois PONT



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