“Jeudi soir, nous avons dû fermer les bars et les restaurants du quartier Bouffay, lieu de concentration des casseurs à Nantes”, raconte Catherine Quérard. La vice-présidente du GHR, également hôtelière-restauratrice, s’inquiète : “À Nantes, nous observons des baisses de 15 à 50 % du chiffre d’affaires dans les CHR.” Rien ne va plus. En plus des PGE à rembourser, de l’inflation galopante sur les produits alimentaires et l’énergie, viennent s’ajouter les grèves et manifestations à répétition des opposants à la réforme des retraites. Transports à l’arrêt ou presque, poubelles qui s’accumulent et saccages dans les rues en marge des manifestations, tout impacte l’activité des hôteliers comme celle des restaurateurs. “Dans les restaurants, à Paris et dans les grandes villes, la baisse d’activité est de l’ordre de 25 %”, estime Pascal Mousset, président du GHR Paris IDF. Et cela s’aggrave dans les quartiers où le ramassage des ordures n’a plus lieu et ceux à proximité des gares, où les voyageurs ne sont plus au rendez-vous : là, le GHR parle d’une chute de l’activité qui peut atteindre les 50 % les jours de grèves et de manifestations. À cela s’ajoutent les établissements qui jalonnent les parcours des casseurs : dans la capitale, les lieux de restauration situés dans les zones de violences enregistrent “une baisse du chiffre d’affaires qui va de 50 à 80 %, voire 100 %”, a indiqué Didier Chenet, président du GHR, sur l’antenne de France Info le 24 mars.
“Nos entreprises sont prises au piège”
Autre constat : les blocages sur les routes et la pénurie de carburant limitent les déplacements, en particulier à l’heure du déjeuner, d’où des restaurants désertés notamment au Havre (Seine-Maritime), à Nantes, Rennes (Ille-et-Vilaine) ou encore Angoulême (Charente). Quant à Fabienne Ardouin, présidente en charge de l’hôtellerie au GHR, elle constate “des réservations anormalement faibles à Paris pour les prochaines semaines”. Même scénario du côté de Catherine Quérard : “Sur la côte Atlantique, les annulations de séjours se multiplient pour les vacances de Pâques.”
“Nous sommes dans une situation de tension très forte pour nos entreprises, qui subissent très directement le contrecoup des tensions sociales dans le pays”, souligne pour sa part Thierry Marx. Le président confédéral de l’Umih parle d’une “situation sociale et économique très dégradée sur l’ensemble du territoire - blocages, violences, poubelles pas ramassées… -, qui nous empêche d’exercer notre activité. Nos entreprises sont prises au piège d’une contestation sociale alors qu’elles sont dans une situation d’extrême fragilité économique”, dit-il encore. En effet, certains indépendants en sont déjà à puiser dans leur trésorerie, confirme Catherine Quérard. De son côté, Didier Chenet vient de demander à la Première ministre, Élisabeth Borne, de faire enlever les tonnes de déchets qui jonchent les trottoirs des villes, assurer la mobilité de tous et protéger les personnes comme les établissements de toute dégradation. Car il y a urgence : selon le GHR, Paris enregistre une baisse de 20 à 30 % de réservations de la clientèle étrangère dans les hôtels et de 15 % pour les séminaires.
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Publié par Anne EVEILLARD