Bernard Boutboul nous donne quelques clés pour mieux appréhender les raisons de cette chute.
L'Hôtellerie Restauration : Comment expliquez-vous cette chute et aurait-on pu la prévoir ?
Bernard Boutboul : Les Français ont un affect très important avec la restauration. Le secteur n'était pas encore touché par la crise car le consommateur aime sortir et ne souhaitait pas toucher à cette dépense. Mais depuis fin 2012-2013, la restauration constate les effets à retardement de la crise. Le client n'a plus le choix avec la hausse des impôts et du coût de la vie, il n'a plus les moyens et se sent frustré de ne plus pouvoir se faire plaisir.
Quelles sont désormais les attentes du consommateur ?
Il a besoin d'être rassuré par le restaurateur. Avec l'émergence des cours de cuisine, des émissions culinaires, il est de plus en plus averti et en recherche d'innovation. En effet, il ne souhaite pas manger la même blanquette de volaille à chaque endroit qu'il fréquente. Au restaurateur de créer l'envie par exemple en montrant le chariot de fromages, en présentant les desserts afin de mieux vendre ses produits. Le servi-minute et du sur-mesure fait également son apparition. Par exemple le Méridien Porte-Maillot propose un burger déclinable à l'infini où le client choisit son pain, la provenance de la viande…
Est-ce-que cette baisse est faite pour durer ?
Le recul de l'activité n'est ni durable ni temporaire, il permet de faire le tri entre les restaurateurs qui cuisinent et les autres. Il remet les pendules à l'heure et rappelle que la restauration est un métier de service. Le client choisit d'aller au restaurant pour bénéficier d'un plus grâce à un service attentionné et prévenant. Si tel n'est pas le cas, il préfère rester chez lui ou avec le développement de l'offre en GMS (Grandes et moyennes surfaces), il pourra confectionner son propre repas. Cette chute permet de rappeler les fondamentaux du métier à savoir une restauration de qualité servie en quantité suffisante. Les restaurateurs doivent donc se réveiller pour répondre à la demande.
Publié par Claire LEDOS