‘Commerces en danger, à vendre’. Près de 800 panneaux portant cette mention ont été apposés sur les vitrines des commerçants, restaurateurs et hôteliers toulousains, avec le numéro de téléphone de la préfecture de Haute-Garonne comme contact. Depuis deux mois, les manifestations des gilets jaunes se succèdent en centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne), avec 6 000 à 8 000 personnes dans la rue chaque samedi. “J’en ai assez d’avoir la guerre devant chez moi, fulmine Olivier Bouscatel, le patron des Illustres, place du Capitole. On veut pouvoir travailler sereinement.”
“On ne juge pas le mouvement des gilets jaunes, nuance Fabien Jeanjean, président du GNI Occitanie. On comprend la colère, mais c’est le mode opératoire qui pose problème. Nos cafés ont toujours été des lieux de débat, aujourd’hui on les détruit.” Olivier Bouscatel poursuit : “Mon chiffre d’affaires a baissé de 40 % en décembre. Je vais être contraint de mettre en place des mesures de chômage technique.”
Même constat pour Emmanuel Hilaire, de l’hôtel Albert Ier : “on ne voit pas la fin de la crise. Les clients nous posent beaucoup de questions, mais nous n’avons pas de réponse. C’est l’activité loisirs qui a été la plus impactée. Nous nous sommes coupés des marchés espagnols. Les touristes auraient dû être nombreux lors de la semaine sainte, mais personne n’est venu. C’est un vrai indicateur.”
Six établissements au bord de la faillite
Selon Fabien Jeanjean, six établissements toulousains sont au bord de la faillite, et une trentaine d’autres rencontrent des problèmes de trésorerie. “Nous sommes soutenus par la chambre de commerce, la chambre des métiers et le maire de Toulouse [Jean-Luc Moudenc, NDLR] a remis à Emmanuel Macron le cahier de doléances des commerçants. Le GNI Occitanie souhaite intégrer le débat national. Un questionnaire vient d’être mis en ligne : adhérents ou non, nous demandons à tous les professionnels de faire remonter les demandes. Nous devons être constructifs. On s’s’inscrit dans un processus démocratique.” L’appel est lancé. “Nous sommes contactés par de nombreux professionnels dans toute la France. Ils ont envie de bouger”, ajoute Olivier Bouscatel.
Face à ce mouvement exceptionnel, les professionnels attendent une réponse à la hauteur, et réclament un accompagnement personnalisé pour ceux qui sont en difficulté, ainsi qu’une exonération des charges patronales sur la fin de l’année.
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Publié par Dorisse PRADAL