Huit ans après l'ouverture de la Brasserie Rosário, Frédéric Monnier et ses deux associés brésiliens font à nouveau parler d'eux en lançant un établissement très carioca [ N.D.L.R. : dans l'esprit de Rio de Janeiro]. Le Casarão Ameno Reseda, totalement rénové, accueille désormais une mini-galerie d'art, une brasserie de 120 places assises et, au-dessus, une salle de concert de 400 places. "C'est un concept plutôt courant à Rio, où les gens aiment sortir, manger et danser", souligne-t-il.
Au menu, le chef a importé quelques recettes qui ont fait le succès de son premier restaurant (cassolette de fruits de mer, carpaccio de magret de canard fumé à la vinaigrette de framboise…), et imaginé de nouveaux plats qui figurent déjà parmi les meilleures ventes : pavé de namorado (sorte de bar) au sabayon de moqueca (ragoût de poisson bahianais), ceviche de namorado et mangue…
Un pari audacieux
Ouverte tous les jours de midi à minuit, la brasserie a séduit une clientèle quasi exclusivement brésilienne et éclectique (artistes, musiciens, cadres, étudiants…) en alliant une cuisine inventive et quelques basiques (tapas, salades, omelettes, grillades…). Le ticket moyen, quant à lui, tourne autour de 35 €. Le premier dimanche du mois, selon la tradition locale, Frédéric Monnier propose également une feijoada (plat très populaire au Portugal et au Brésil, à base de haricots noirs, de riz et de viande (porc et viande séchée de boeuf) et une dégustation de cachaças (eau-de-vie brésilienne obtenue par fermentation du jus de canne à sucre) produites dans l'État de Rio.
Tout comme Mama Shelter dans le secteur hôtelier, le chef a adopté la stratégie des quartiers prometteurs. "Pour la Brasserie Rosário, je m'étais installé dans le centre historique alors désaffecté et squatté. Cette fois-ci, nous misons sur Catete, un coin populaire qui possède beaucoup de vieilles maisons mais qui ne fait pas encore partie des quartiers où l'on sort vraiment. J'espère que l'avenir nous donnera raison !", confie-t-il. Non loin de là, l'ouverture du Gloria Palace (un investissement du milliardaire brésilien Eike Batista prévu pour la Coupe du Monde en 2014) pourrait bien répondre au souhait du chef français, et réveiller le quartier.
Publié par Violaine BRISSART