France, Espagne, États-Unis… La lutte contre Airbnb s'organise

Suscitant tour à tour admiration pour sa croissance rapide et irritation pour son développement débridé, la plateforme de réservation interpelle les hôteliers qui s'estiment victimes de concurrence déloyale. Toutefois, dans différents pays, l'augmentation des tarifs pratiqués et la mise en place de nouvelles règles ne sont-elles pas en train de modifier la donne ?

Publié le 20 août 2015 à 18:59

Depuis quelques années, la croissance d'Airbnb prend l'apparence d'un tsunami pour les hôteliers tant le nombre d'offres de locations explose. Rien d'étonnant toutefois puisque le système repose sur une nouvelle forme d'économie collaborative qui touche d'autres secteurs d'activité.

À New York, les hébergements proposés par Airbnb représente aujourd'hui 7,5 % du parc, et même jusqu'à 38 % à Brooklyn où l'offre hôtelière est très faible. À Barcelone (Espagne), destination populaire auprès des jeunes, la situation est encore plus critique puisque ce sont 137 000 lits qui sont inscrits sur la plateforme, soit deux fois plus que l'offre hôtelière classique. Quant à Paris, on estime à 30 000 le nombre de logements proposés par la plateforme pour un parc hôtelier d'environ 80 000 chambres.

Toutefois, la situation semble évoluer rapidement. Dans certains cas, les prix low-cost qui caractérisaient Airbnb à ses débuts semblent avoir fait long feu, surtout dans les grandes capitales. Une étude du cabinet STR portant sur les prix des hôtels et des locations de meublés à New York publiée début août montre que le prix moyen global des hôtels (toutes catégories tous quartiers confondus) est à peine plus élevé que celui des meublés, soit de 289 $ (258 € environ) à hôtel contre 256 $ (228 €)chez un particulier. Le tarif moyen d'Airbnb est même plus élevé dans plusieurs quartiers de New York (Brooklyn, Queens et Staten Island). À Paris également, les prix de la plateforme se rapprochent de ceux de l'hôtellerie : il faudrait compter entre 600 et 1 500 € par semaine pour un deux pièces, soit entre 60 et 250 € la nuit.  

 

Les hôteliers français et étrangers se mobilisent

Pour les professionnels français, l'idée générale n'est pas tant de se battre contre une pratique existante et inévitable mais de mettre en place des règles pour garantir une concurrence loyale. L'Umih et le GNI s'attaquent au problème et une cellule de réflexion a été lancée, l'Association pour un hébergement et un tourisme professionnels (Ahtop), dont l'objectif est de fournir tous les arguments nécessaires au législateur. Rien ne devrait être laissé au hasard : fiscalité (taxe de séjour, déclaration des revenus, TVA), sécurité des biens et des personnes, hygiène, qualité… Il est même prévu d'étudier les démarches frauduleuses ayant été signalées, comme la perte de la propriété par détournement de contrats, etc.

Pendant ce temps, dans le monde, les réactions s'enchaînent. New York vient de mettre en place un fichier destiné à recenser les loueurs de meublés, résultat d'une action engagée par la ville contre Airbnb. Même décision en Californie, où quelques villes détiennent désormais un fichier des loueurs, ce qui leur permet d'encaisser des taxes.

À Paris, où la situation est considérée comme "inquiétante" par lan Brossat, adjoint à la maire de paris chargé du logement et de l'hébergement, des contrôles permettent déjà d'identifier les contrevenants (qui pourraient payer entre 25 000 € au civil et 80 000 € au pénal), mais la question du prélèvement de la taxe de séjour n'est pas réglé pour le moment.

À Barcelone également, des dispositifs ont été pris contre les loueurs illégaux. 300 d'entre eux ont été sanctionnés par des amendes de 15 000 € en moyenne. La durée de la location a été réduite et un système d'identification a été mis en place en partenariat avec Airbnb qui fournit le nom des loueurs, qui doivent s'inscrire au registre du tourisme. Les autorités régionales de Catalogne ont imposé aux loueurs barcelonais de s'acquitter d'une taxe d'un montant de 0,65 € par nuit.

Au Québec, un projet de loi va être déposé à l'automne par la ministre du Tourisme, Dominique Vien, pour imposer la même réglementation aux deux formes d'hébergement.

Face à de telles réactions, Airbnb fait amende honorable. La plateforme vient d'expliquer au journal québécois Le Soleil qu'elle mettait en place une nouvelle fonctionnalité "pour permettre aux hôtes d'ajouter les taxes locales aux factures de leurs logements". Une initiative qui devrait être appréciée par les professionnels.

 

 

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Publié par Catherine AVIGNON



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