Face à la hausse des prix, comment réduire sa facture d'énergie ?
Matériel de cuisson, chambres froides, chauffage ou rafraichissement des lieux accueillant du public : les besoins en énergie pèsent lourd dans les restaurants, et encore plus dans les hôtels. Les hausses du prix du gaz et de l'électricité sont déjà bien engagées, alors comment faire face à l'explosion du coût de ces ressources qui inquiètent les restaurateurs ?
Couvrir les casseroles ou changer les brûleurs sont des actions simples qui font fortement baisser les factures
“82 % des chefs d’entreprise du secteur de l’hôtellerie et de la restauration ressentent fortement la hausse des prix de l’énergie - hors carburant - qui est devenue la principale préoccupation pour 31 % d’entre eux, devant les matières premières pour 28 % et les difficultés de recrutement pour 20 %”, résume Ophélie Rota, directrice de la communication de l’Umih, à partir d’une enquête de la CPME auprès des dirigeants de TPE-PME pour mesurer l’impact de l’envolée des prix de l’énergie et du carburant sur leur activité. Une étude affinée par le syndicat sur le secteur spécifique des CHR. Le restaurateur engagé Xavier Denamur voudrait nuancer ces inquiétudes même s’il les considère fondées : “Si je prends une année normale sur l’un de mes quatre restaurants, par exemple Les Philosophes, en 2019, avec un CA HT de 3,317 M€, le poste énergie représente 31 025 € soit moins de 1 %. La masse salariale avec 1,608 M€, c’est 48 % de mon CA HT ! Même si la facture d’énergie doublait, cela reste moins impactant que le personnel ou l’augmentation du prix des matières premières”, relativise l’entrepreneur, qui a pourtant installé de coûteux tableaux de contrôle dans ses établissements “pour ne pas risquer d’oublier une lampe allumée”.
Fermer plus pour économiser plus
“La hausse de l’énergie qui s’additionne de la pénurie en personnel va impliquer de fermer certains jours voire de réduire l’amplitude horaire pour faire des économies énergétiques”, envisage Alain Fontaine, président de l’Association française des maîtres restaurateurs (AFMR). “Avec l’interdiction des chauffages extérieurs, les économies sont bien engagées”, provoque à peine Xavier Denamur. “57 % des chefs d’entreprise du secteur considèrent que la hausse des prix de l’énergie et des carburants est structurelle et ne s’arrêtera pas. Pour 81 % d’entre eux, une baisse de la fiscalité serait plus fondée qu’une aide financière”, conclut Ophélie Rota toujours à partir de la même enquête.