Une clientèle qui plébiscite la sécurité et la tranquillité
"Nous devons demander des autorisations pour tous les livreurs, sans quoi les policiers ne laissent pas passer les véhicules. Cela peut être problématique lorsque l'on a un nouveau fournisseur. Ces démarches administratives prennent du temps", explique Loïc Lergerie, qui remplace les directeurs des deux établissements exploités par son employeur : le bistrot François Félix et l'Escargot Montorgueil (Paris, Ier). "L'adresse de Châtelet est bien différente, avec des problématiques que nous ne connaissons pas rue Boissy d'Anglas : les vendeurs à la sauvette, les problèmes de terrasse, les nuisances de la circulation, les plaintes des voisins, les vols…", constate le trentenaire, qui voit dans la proximité immédiate d'un lieu sensible beaucoup d'avantages.
"Deux jours dans l'année, le 14 Juillet et pour l'arrivée du Tour de France, chaque employé doit faire valoir une autorisation de circuler. D'ailleurs, nous travaillons peu ces jours-là puisque la rue est bloquée. Le reste du temps, nous sommes dans un beau quartier avec une belle clientèle qui trouve dans notre situation singulière du confort et de la sécurité. Les deux côtés de la rue sont gardés en permanence. En cas de problème, il suffirait de héler les forces de l'ordre. Avec le temps, nous connaissons ceux qui sont en poste, et qui consomment parfois chez nous. Les employés de l'ambassade des États-Unis fréquentent peu notre table, mais ce n'est pas le cas de leurs visiteurs. Les personnes qui se présentent à l'ambassade avec des valises ou un ordinateur sont refoulées par l'administration américaine. Alors nous avons accepté un temps de faire office de consigne en échange de consommations", explique Loïc Lergerie. Le bistrot François Félix attend avec impatience la fin des travaux du Crillon, car cela "va apporter une nouvelle clientèle". Et si le passage de convois militarisés de diplomates reste spectaculaire, les employés de la brasserie se sentent redevables de leur honorable voisin : "Nous ne rentrons jamais la terrasse le soir !"
Publié par Francois PONT