“J’ai du caractère et ma fille aussi, mais on arrive toujours à un consensus”, avoue Marc Veyrat, visiblement très fier de sa fille d’Élise, 25 ans, qui a repris cet automne La Maison des bois, à Manigod (Haute-Savoie), rebaptisée Le Hameau de mon père. “Je savais que mon père voulait passer la main. J’ai beaucoup réfléchi car passer après une icone de la restauration, c’est un défi immense. Mais je ne voulais pas d’une transmission facile.” C’est pour cela qu’Élise Veyrat a tenu à racheter le fonds, pour être libre. “J’ai essuyé les refus de 8 banques. Ce n’est pas parce que je suis la fille de Marc Veyrat que les banques ont accepté de me suivre. Depuis l’ouverture, je suis passée par tous les postes : l’accueil, en cuisine, au back office. Je suis le couteau suisse de la maison, c’est important pour la connaître et surtout s’imposer.”
Se faire un prénom
En cuisine, Marc Veyrat est souvent là. “Nous avons fait la carte à deux. Il a une vision rigoureuse, perfectionniste, alors que je suis plus décontractée. On est très différents, C’est générationnel.” En cuisine, il observe, conseille, transmet son héritage et sa vision. “Nous sommes parfois en désaccord, et très têtus tous les deux, mais il faut trouver un point de convergence. Ce serait mentir que de dire que c’est facile tous les jours. Nous avons une relation professionnelle mais il me parle comme à sa fille : sans filtre, la vérité toute crue !” Ce n’est pas facile pour une femme de 25 ans de s’imposer en cuisine, surtout quand on est la fille de Marc Veyrat. “Il faut faire ses preuves encore plus. Je ne peux pas plaire à tout le monde. Mais avant de critiquer, il faut venir voir ce que je fais.” À moyen terme, Élise Veyrat a un rêve : “Celui que les gens viendront pour moi. Mais c’est un honneur de faire perdurer la cuisine de mon père.” Marc Veyrat, quant à lui, semble apaisé et heureux. “J’accompagne ma fille. C’est une résurrection et ça s’appelle la transmission.”
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Publié par Fleur Tari