À peine publié au Journal officiel, le décret sur la mention Fait maison a déjà fait couler beaucoup d'encre. La presse généraliste s'en est donné à coeur joie, déplorant que le fait maison n'impose que des produits bruts cuisinés sur place et non des produits frais, et a dénoncé une victoire du lobby de l'agroalimentaire. La possibilité d'avoir recours à l'utilisation de produits non bruts qui ne font pas perdre le qualificatif a aussi été vivement critiquée.
Ce texte, même s'il n'est pas parfait, a au moins le mérite de donner une définition réglementaire de la mention Fait maison. Si certains n'hésitaient pas à qualifier de fait maison un fondant au chocolat industriel accompagné d'une crème anglaise en brique, désormais il sera plus difficile de déclarer qu'un plat est fait maison s'il n'est accompagné ni de la mention, ni du logo sur la carte. D'autant que tous les professionnels, y compris ceux qui ne proposent aucun plat fait maison, ont désormais l'obligation de rappeler l'existence de cette règle en indiquant de manière visible par les consommateurs : "Les plats faits maison sont élaborés sur place à partir de produits bruts."
Pour Carole Delga, secrétaire d'État chargée du Commerce, cette mention répond à une double préoccupation : valoriser la qualité des professionnels de la restauration lorsqu'ils font le choix de proposer des plats faits maison et renforcer l'information des consommateurs, à travers un message clair et des critères toujours identiques. Ceux-ci sont désormais les mêmes pour tous et prennent aussi en compte la réalité du terrain.
Publié par Pascale CARBILLET